🎰 Avis De Deces Saint Germain Des Fosses

Avisde dĂ©cĂšs de Madame Line OGER NĂ©e BOUTIN PubliĂ© le lundi 22 novembre 2021 . Mme Line OGER NĂ©e BOUTIN NĂ©e le 18 juin 1933 DĂ©cĂ©dĂ©e le lundi 22 novembre 2021 Ă  l'Ăąge de 88 ans DomiciliĂ©e Ă  Saint-Maur-des-FossĂ©s Agence SAINT-MAUR-DES-FOSSES 21 Avenue Emile Zola 94100 Saint-Maur-des-FossĂ©s Votre conseiller(e) : 01 71 56 32 04 Sousla rubrique entretien mĂ©nager Ă  Greenlay QC, des Pages Jaunes, dĂ©couvrez et comparez rapidement les informations et les coordonnĂ©es des entreprises locales qui s'y trouvent. SaintGermain-des-FossĂ©s. Une signature qui permet d'envisager le Saint-Germain de demain. VĂ©ronique Beuve, sous-prĂ©fet de Vichy, a rencontrĂ© les Lechiffre d'affaires de ces sociĂ©tĂ©s est estimĂ© Ă  € 56.01 millions et elles emploient un nombre d'employĂ©s estimĂ© Ă  500. La sociĂ©tĂ© la mieux placĂ©e Ă  Saint-Germain-des-FossĂ©s dans notre classement national est en position #8,919 en termes de chiffre d’affaires. 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Distance EHPAD les plus proches Lien; Ă  7,95 km : Ehpad La Maison Des Aures Ă  St Germain Des Fosses (03260) Voir : Ă  8,57 km : Ehpad François GrĂšze - Lapalisse Ă  Lapalisse (03120) Voir : Ă  9,88 km Avisde dĂ©cĂšs en ligne, condolĂ©ances, hommages, souvenirs. Fermer Menu. Mon panier Rechercher un dĂ©funt Mon compte Mon panier Dans Nos Coeurs propose des services aux proches des dĂ©funts : avis de dĂ©cĂšs en ligne, informations pratiques, condolĂ©ances. Les avis nĂ©crologiques sont transmis par les familles des dĂ©funts, la presse française ou les RLihza. Tudchentil Les sources sur les gentilshommes bretons Accueil Participer Contact Tromelin et Suffren Un conflit entre marins Au milieu de la guerre d'AmĂ©rique, dans l'ocĂ©an Indien, des officiers aux bons Ă©tats de service sont jetĂ©s Ă  la porte de la Marine sur une apprĂ©ciation colĂ©rique et dĂ©prĂ©ciative de Suffren, leur chef. Parmi eux se trouve un Breton de Morlaix, Bernard Marie Boudin de Tromelin. CondamnĂ© sans jugement suite aux lettres venimeuses de son chef, il fait imprimer pour se dĂ©fendre un MĂ©moire justificatif que personne n'accepte de lire dans les hautes sphĂšres, l'empĂȘchant ainsi de s'expliquer. C'est ce texte rarissime qui est produit ici, empli d'une infinitĂ© de renseignements historiques, maritimes et militaires, commentĂ©, annotĂ© et analysĂ©, accompagnĂ© de multiples autres documents dont les lettres officielles et privĂ©es de Suffren. Claude-Youenn Roussel membre de Tudchentil, spĂ©cialiste reconnu de la Bretagne et de la marine du XVIIIe siĂšcle, a publiĂ© de nombreux livres deux prix du Patrimoine maritime en 1992, prix de l'AcadĂ©mie de Marine en 2011, prix national de la Marine ACORAM en 2012. Le commandant Claude Forrer, capitaine au long cours en retraite, s'est passionnĂ© pour l'Histoire maritime ancienne et moderne. Il est l'auteur de diverses publications spĂ©cialisĂ©es. En vente sur au format brochĂ© 29€ ou au format Kindle 22,99€. Joyeux NoĂ«l et bonne annĂ©e ! Soutenez Tudchentil, en 2021, adhĂ©rez Ă  notre association ! La NativitĂ© tirĂ©e d'un livre d'heures Ă  l'usage de Saint-Malo, © BibliothĂšque Rennes MĂ©tropole, ms. 1510, f. 37, dĂ©tail. Le gothique flamboyant du cloĂźtre de la cathĂ©drale Saint-Tugdual de TrĂ©guier 1461-1468Photo A. de la Pinsonnais 2009. CatĂ©gories de l'article Source Bulletin et mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© Polymatique du Morbihan, t. CXXXIV, 2008, p. 79-122. Citer cet article FrĂ©dĂ©ric Morvan, Alain VI, vicomte de Rohan, ou l’origine de la fortune des Rohan, 2008, en ligne sur consultĂ© le 18 aoĂ»t 2022, ComplĂ©ment Ă  tĂ©lĂ©charger GĂ©nĂ©alogie de Lanvaux ko. ComplĂ©ment Ă  tĂ©lĂ©charger GĂ©nĂ©alogie des Rohan ko. TĂ©lĂ©charger cet article Alain VI, vicomte de Rohan, ou l’origine de la fortune des Rohan ko. Cet article est la propriĂ©tĂ© exclusive de son auteur. Lorsque j’ai travaillĂ© sur ma thĂšse dont le sujet est les hommes d’armes du duchĂ© de Bretagne de 1213 Ă  1381 » [1], je me suis trĂšs vite vu confrontĂ© Ă  l’omniprĂ©sence de la maison de Rohan. L’abondance de la documentation en est bien sĂ»r la cause. Les Rohan furent et sont encore non seulement la plus illustre famille de Bretagne, mais aussi une des plus importantes d’Europe. Au XVIIIe siĂšcle, la puissance de ce lignage Ă©tait telle qu’elle disposait d’historiens dĂ©vouĂ©s comme dom Hyacinthe Morice [2]. Ce bĂ©nĂ©dictin consacra une grande partie de son travail Ă  transcrire les actes des Rohan et Ă©vita la disparition complĂšte des informations contenues dans le Chartier de Rohan conservĂ© au chĂąteau de Blain. Les sources archivistiques concernant les Rohan restent tout de mĂȘme trĂšs abondantes. Elles sont aujourd’hui conservĂ©es Ă  Vannes, aux Archives dĂ©partementales du Morbihan, Ă  Paris, Ă  la BibliothĂšque Nationale de France et aux Archives Nationales de France, et surtout Ă  Nantes, Ă  la BibliothĂšque municipale, dans le fonds Bizeul. Souvent lors de mes recherches, un nom revenait pour le XIIIe siĂšcle Alain VI, vicomte de Rohan. Ce personnage est presque un inconnu et pourtant il eut un rĂŽle majeur dans l’essor de la maison de Rohan. Seul HervĂ© du HalgouĂ«t, dans son ouvrage sur les vicomtes de Rohan, Ă©voque son importance dans la constitution de la fortune des Rohan [3]. Alain VI fut en effet celui qui constitua un patrimoine territorial si important qu’il permit Ă  sa famille de commencer une ascension sociale irrĂ©versible puisque son petit-fils Ă©pousa tout de mĂȘme la fille d’un roi celui de Navarre, descendante directe de Philippe le Bel, roi de France. Ce vicomte de Rohan fut aussi un homme de son temps, grand seigneur, c’est-Ă -dire grand propriĂ©taire foncier et un chef de guerre. MĂȘme s’il n’eut pas Ă  prendre les armes en ces temps de relative paix pour la Bretagne et pour le royaume de France, il participa pleinement Ă  l’essor Ă©conomique, et grĂące Ă  une politique rigoureuse et quelque peu opportuniste, il permit Ă  sa maison non seulement de s’enrichir, d’accroĂźtre et d’étoffer son patrimoine foncier, mais aussi d’opĂ©rer les transformations nĂ©cessaires qu’exigeait la nouvelle situation politique. En effet, les CapĂ©tiens Ă©taient devenus au dĂ©but du XIIIe siĂšcle, en Ă©crasant l’empire PlantagenĂȘt ou Angevin, les plus puissants souverains de la ChrĂ©tientĂ©. L’aristocratie militaire de l’Europe occidentale avait du choisir, en 1205, entre l’influence anglaise et l’influence française. Rares furent ceux qui eurent le droit de conserver des biens de part et d’autre de la Manche. Le roi de France, Philippe Auguste, voulait ĂȘtre certain de la fidĂ©litĂ© de ses hommes, de ses nombreux nouveaux vassaux. Le temps des trahisons, des revirements et de l’opportunisme, Ă©tait rĂ©volu. Cette politique fut aussi reprise, Ă  son compte, par le protĂ©gĂ© du roi de France, Pierre de Dreux, dit Mauclerc, prince capĂ©tien puisque arriĂšre-petit-fils du roi Louis VI le Gros, duc de Bretagne par la volontĂ© royale et de par son mariage avec Alix de Thouars, duchesse de Bretagne. Pierre et son fils et hĂ©ritier, Jean Ier renforcĂšrent le pouvoir ducal en s’appuyant sur la terre, la pierre, l’argent et les hommes. Ils rĂ©tablirent l’intĂ©gritĂ© du Domaine ducal, bien Ă©cornĂ© par les usurpations de grands seigneurs bretons lors des diffĂ©rentes minoritĂ©s des souverains bretons du siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Ils firent construire ou restaurer de trĂšs nombreuses places fortes dont Suscinio dans la presqu’üle de Rhuys. Ils constituĂšrent une rĂ©serve fiduciaire, sans doute une des plus importantes du royaume, leurs permettant de s’assurer nombre de fidĂ©litĂ©s. Les membres de leur entourage Ă©taient liĂ©s Ă  eux bien sĂ»r par l’argent, mais aussi par des liens vassaliques, par des liens d’amitiĂ©, par des relations de parentĂ©. Souvent les ducs de Bretagne de la maison de Dreux recrutaient dans les couches infĂ©rieures de l’aristocratie militaire car ils ne reçurent qu’un soutien limitĂ© des grandes familles seigneuriales de leur duchĂ©, d’autant plus qu’ils pouvaient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des usurpateurs. En effet, AliĂ©nor PlantagenĂȘt, sƓur aĂźnĂ©e d’Alix de Thouars, Ă©tait toujours en vie en 1241, alors en rĂ©sidence surveillĂ©e en Angleterre [4]. Elle pouvait ĂȘtre reconnue non seulement en tant qu’hĂ©ritiĂšre de l’empire angevin lui venant de son pĂšre Geoffroy PlantagenĂȘt, mais aussi en tant que duchesse de Bretagne lui venant de sa mĂšre Constance de Bretagne. Toutefois, une seule grande famille bretonne montra une fidĂ©litĂ© constante envers la nouvelle dynastie ducale ce furent les Rohan. Il faut avouer qu’ils, et surtout Alain VI, surent en profiter pour se constituer un des plus beaux patrimoines fonciers de Bretagne. C’est seulement en se rĂ©fĂ©rant Ă  une documentation forte de plus de deux cents actes, documents essentiellement d’origine juridique et financiĂšre, qu’il sera possible de comprendre comment Alain VI a recueilli un hĂ©ritage familial dont la constitution Ă©tait encore trĂšs marquĂ©e par le comportement de l’aristocratie angevine ; comment il en a fait un ensemble homogĂšne situĂ© au coeur de la Bretagne ; comment enfin il est parvenu Ă  devenir un des plus puissants et des plus riches seigneurs du duchĂ©. I- Un riche hĂ©ritier Alain VI est tout d’abord un trĂšs riche hĂ©ritier. Cet hĂ©ritage provient non seulement de son pĂšre, mais aussi de sa mĂšre [5]. De son pĂšre, il obtint non seulement la vicomtĂ© de Rohan, mais aussi une grande influence auprĂšs des ducs de Bretagne de la maison de Dreux. L’analyse de cet hĂ©ritage permet de revenir sur les prĂ©dĂ©cesseurs d’Alain VI. L’historien HervĂ© du HalgouĂ«t nous dit que le premier vicomte de Rohan, Alain Ier, obtint vers 1120 de son frĂšre, Geoffroy, vicomte de PorhoĂ«t que nous savons, hĂ©ritier des vicomtes de Rennes grĂące aux travaux d’Hubert Guillotel [6], toute la partie du PorhoĂ«t situĂ©e Ă  l’ouest de la riviĂšre Oust. Sa part Ă©tait trĂšs Ă©tendue mais de moindre valeur. Alain Ier construisit sa motte fĂ©odale tout d’abord Ă  Castennec, Ă  l’intersection de deux grandes voies d’accĂšs intĂ©rieure, le Blavet et la voie romaine allant de Rennes Ă  Carhaix. Puis, il changea d’avis et s’installa Ă  Rohan sur l’Oust. Selon le vicomte du HalgouĂ«t, Ă  l’origine, la vicomtĂ© occupe l’angle Nord-Ouest de l’évĂȘchĂ© de Vannes. L’Oust de Lantillac Ă  HĂ©monstoir, le Blavet et le ruisseau du DorĂ©, aujourd’hui canalisĂ©, forme les limites orientales et septentrionale ; Ă  l’Ouest la VicomtĂ© s’appuie sur l’EllĂ©, de sa naissance Ă  la Roche-Periou ; au sud sur le cours Stanghingany, l’étang actuel de Pontcallec, le cours infĂ©rieur du Sarre qui se jette dans le Blavet prĂšs de Saint-Rivalain. LĂ  se produit une brusque descente jusqu’à l’Evel. Puis deux lignes brisĂ©es Ă  angle droit, allant de l’Evel Ă  Saint-Jean-BrĂ©velay inscrivant Camors, et Saint-Jean-BrĂ©velay Ă  Pleugriffet ferment le Sud-Est » [7]. Ce fut incontestablement grĂące au mariage d’Alain III de Rohan avec Constance de Rennes-Richmond que les vicomtes de Rohan accĂ©dĂšrent Ă  un rang prĂ©pondĂ©rant dans l’aristocratie non seulement bretonne mais aussi angevine. Il est possible de penser que cette alliance prestigieuse eut pour origine Eudes II, vicomte de PorhoĂ«t, du mĂȘme lignage qu’Alain III. Eudes II, Ă  partir de 1148, Ă©tait le baillistre c’est-Ă -dire le rĂ©gent du duchĂ© de Bretagne, portant mĂȘme le titre de comte de Bretagne, seul titre reconnu par les administrations française et anglaise jusqu’en 1296. Cette importance lui venait de son mariage avec la mĂšre de la duchesse de Bretagne, Berthe de Cornouaille, alors veuve d’Alain de Rennes, seigneur de Richmond. Ce dernier Ă©tait le dĂ©tenteur d’un des cinq fiefs les plus importants d’Angleterre, fief donnĂ© Ă  ses ancĂȘtres par leur cousin, Guillaume le ConquĂ©rant, pour leur aide lors de la bataille d’Hastings en 1066. La nouvelle Ă©pouse d’Alain III de Rohan, Constance de Rennes, ou de Richmond ou encore de Bretagne, reçut en hĂ©ritage ou en dot des biens considĂ©rables, nous ne savons pas ni quand, ni par qui, en Bretagne et en Angleterre. Les fiefs cornouaillais de Corlay et de Mur furent dĂ©tachĂ©s du Domaine ducal pour lui ĂȘtre donnĂ©s. Elle obtint de l’hĂ©ritage paternel les fiefs de Swavesey et de Fulbourn dans le Cambridgeshire, fiefs relevant de l’honneur de Richmond, alors entre les mains de son frĂšre, le duc Conan IV. GrĂące Ă  l’internet [8], nous savons que ces deux fiefs couvraient une grande partie du comtĂ© de Cambridge. Une partie de la future citĂ© de Cambridge en faisait partie. Par cette alliance, les vicomtes de Rohan entraient Ă  la fois dans la famille ducale et dans la plus haute aristocratie angevine possessionnĂ©e des deux cĂŽtĂ©s de la Manche. Il est possible que les dons faits par Alain III et Constance lors de la fondation de l’abbaye de Bon Repos la nĂ©cropole des Rohan, consistant en des droits sur les Ă©glises de leurs fiefs anglais [9], aient pour but de les prĂ©server des confiscations royales car la seconde moitiĂ© du XIIe siĂšcle fut marquĂ©e par des conflits violents entre la noblesse bretonne et les monarques PlantagenĂȘt. Ce mariage ducal permit encore aux enfants d’Alain III et de Constance de faire de superbes alliances. Alain IV Ă©pousa Mabille de FougĂšres, membre d’un puissant lignage du comtĂ© de Rennes, trĂšs bien pourvu lui aussi en terres en Angleterre et en Normandie. Constance, sa sƓur, Ă©pousa Eudes de PontchĂąteau, homme fort du comtĂ© nantais elle sera la mĂšre de la riche Constance de PontchĂąteau, Ă©pouse d’Olivier de Clisson. Ces derniĂšres alliances rĂ©vĂšlent par ailleurs la dĂ©saffectation des Rohan envers les PlantagenĂȘt et leurs ralliements au roi de France, Philippe Auguste, qui fit la conquĂȘte de la Normandie et aussi de la Bretagne au tout dĂ©but du XIIIe siĂšcle et qui dĂ©fit dĂ©finitivement les PlantagenĂȘt et leurs alliĂ©s aux batailles de Bouvines et de La Roche-aux-Moines en 1214. Lorsque le roi de France s’imposa et ordonna Ă  l’aristocratie dite angevine de choisir entre lui et le roi d’Angleterre, les Rohan dĂ©cidĂšrent de rester sur le continent oĂč devaient se concentrer leurs fiefs les plus importants et les plus lucratifs. Cette dĂ©cision leurs valut nĂ©anmoins de perdre leurs immenses biens anglais qui furent immĂ©diatement confisquĂ©s par les rois d’Angleterre. Comme d’autres lignages bretons, normands, poitevins, ralliĂ©s rĂ©cemment aux CapĂ©tiens, pendant longtemps, sans doute, ils durent caresser l’espoir de retrouver leurs fiefs perdus, d’autant que les PlantagenĂȘt, afin de retrouver leur influence sur leurs anciennes possessions, usĂšrent et abusĂšrent de la politique des confiscations-restitutions, laissant croire Ă  ce possible retour. Mais revenons aux alliances matrimoniales des Rohan qui dĂ©montrent leur ralliement aux CapĂ©tiens. Constance de Rohan Ă©pousa donc Eudes de PontchĂąteau qui reçut de Philippe Auguste en remerciement de son ralliement la terre trĂšs lucrative de GuĂ©rande dĂ©tachĂ©e du Domaine ducal. En contrepartie, Eudes se chargea de contrĂŽler le comtĂ© nantais au nom du roi de France [10]. Marguerite et Josselin de Rohan s’alliĂšrent au sein de deux lignages particuliĂšrement honnis par les rois anglais. L’époux de Marguerite, HervĂ© de LĂ©on, Ă©tait le descendant du roi Etienne de Blois, grand rival d’Henri II PlantagenĂȘt [11]. L’épouse de Josselin, Mathilde de Montfort-GaĂ«l Ă©tait l’hĂ©ritiĂšre d’une des branches de cette famille qui obtint d’Edouard le Confesseur, roi d’Angleterre, le comtĂ© d’East-Anglia soit les Norfolk et Suffolk actuels, comtĂ© perdu lors de sa fameuse rĂ©volte contre Guillaume le ConquĂ©rant [12]. L’analyse de l’arbre gĂ©nĂ©alogique des Rohan [13] rĂ©vĂšle aussi que les CapĂ©tiens furent particuliĂšrement gĂ©nĂ©reux envers eux. Rien de plus normal, Philippe Auguste et son protĂ©gĂ©, Pierre de Dreux, duc de Bretagne en 1213, en les appuyant obtenaient tout de mĂȘme le soutien de membres de la famille ducale. Josselin, fils cadet d’Alain III et cousin germain de la duchesse Constance, obtint en Ă©pousant Mathilde de Montfort le contrĂŽle d’un des plus importants fiefs du comtĂ© de Rennes, c’est-Ă -dire la terre de Montfort-sur-Meu, avec le chĂąteau du mĂȘme nom et avec celui de Boutavant [14]. Son neveu, Geoffroy Ier mort en 1221, Ă©pousa Gervaise de VitrĂ©, dame de Dinan-Sud, de BĂ©cherel et de LĂ©hon, dont les importants fiefs anglais avaient Ă©tĂ© eux aussi confisquĂ©s [15]. Elle Ă©tait alors veuve de Juhel III de Mayenne, le plus puissant seigneur du Nord-Ouest du royaume de France [16]. Par ce mariage hautement politique, Geoffroy, alliĂ© de Pierre de Dreux et du roi de France, contrĂŽlait les cĂŽtes nord du comtĂ© de Rennes, c’est-Ă -dire lĂ  oĂč les Anglais aimaient Ă  dĂ©barquer. Par ailleurs, Geoffroy se prĂ©senta non seulement comme le successeur de Juhel III, le tuteur des filles de ce dernier, mais encore en tant que protecteur des pupilles de Juhel, Ă  savoir les seigneurs de VitrĂ©, de FougĂšres, de Laval et de GoĂ«lo. Ce dernier Ă©tait alors Henri de Rennes, dit aussi d’Avaugour, grand rival de Pierre de Dreux qui l’avait outre dĂ©possĂ©dĂ© de sa fiancĂ©e, Alix de Thouars, mais aussi de ces fiefs du TrĂ©gor et du PenthiĂšvre. Il est vraisemblable qu’en permettant le remariage de Gervaise de Dinan, le duc Pierre Ier ait laissĂ© le pouvoir dans le Nord de son duchĂ© Ă  Geoffroy Ier de Rohan, tandis qu’il se rĂ©servait le Sud de la Bretagne oĂč se concentrait l’essentiel du Domaine ducal. Il est vrai aussi que le duc de Bretagne n’avait pas le choix car le roi de France, qui avait aussi, semble-t-il, permis cette alliance, avait mis sous sa protection directe bon nombre de seigneurs bretons du Nord de la Bretagne, possessionnĂ©s par ailleurs dans le royaume de France, en Normandie et en Anjou. La politique de Geoffroy devait ĂȘtre certainement plus supportable Ă  la haute aristocratie du Nord que celle du duc. Deux documents Ă©tayent cette idĂ©e Le premier est l’acte de 1218 oĂč Geoffroy, vicomte de Rohan, prĂȘta Ă  Eudon de La Roche-Derrien, lors de son dĂ©part pour JĂ©rusalem, six cent livres aux conditions suivantes Eudes devait lui donner en gage toute sa terre de Petite-Bretagne, sauf la dot de sa femme, Villana. Il confiait Ă  son crĂ©ancier la garde de son fils, de la fille d’Eudes de Quemper, son oncle, et surtout son chĂąteau de La Roche. Geoffroy pourrait y placer un serviteur pour veiller Ă  la conservation des biens et des enfants. Si Eudes dĂ©cĂ©dait pendant le voyage, et que son fils dĂ©cĂ©da, il devait ĂȘtre remplacĂ© par un de ses frĂšres. Tous ses revenus, sauf ce qui sera employĂ© par le vicomte ou son fondĂ© de pouvoir pour l’entretien des biens d’Eudes, passeront Ă  l’extinction de la dette ; et, si elle n’était pas payĂ©e Ă  son retour, il devait s’acquitter d’une maniĂšre ou d’une autre avant de rentrer en possession de sa terre. S’il y avait un surplus, le vicomte devait en garder la moitiĂ© [17]. Cet accord est trĂšs important pour Geoffroy Ier car il montre que le vicomte avait la confiance de l’aristocratie du Nord de la Bretagne qui lui permettait de contrĂŽler La Roche-Derrien, principale place-forte du TrĂ©gor, dominant aussi le GoĂ«lo voisin, appartenant Ă  Henri d’Avaugour, grand rival de Pierre de Dreux. Le second acte date d’aoĂ»t 1221. Pierre Ier, duc de Bretagne et comte de Richmond, y garantit Ă  Geoffroy, vicomte de Rohan, sa protection dans la guerre qu’il menait alors contre Raoul, seigneur de FougĂšres. Il y promettait de le dĂ©fendre contre tous dans sa terre de Bretagne, de lui garder son affection en tant que fidĂšle vassal, et une fois la guerre terminĂ©e, de lui rembourser toutes les dettes dont il lui serait redevable [18]. Ce dernier document montre que le vicomte Geoffroy avait la confiance de Pierre de Bretagne, mais qu’il semble avoir eu quelques soucis avec les pupilles hĂ©ritĂ©s de Juhel de Mayenne qui ont dĂ©sirĂ©, les armes Ă  la main, se sĂ©parer d’une tutelle trop pesante. TrĂšs certainement, grĂące au soutien ducal, Geoffroy parvint Ă  les soumettre. Toutefois, la prĂ©sence du vicomte de Rohan dans la partie septentrionale du duchĂ© ne dura pas car Geoffroy mourut peu de temps aprĂšs la ratification de cet acte, laissant le titre vicomtal Ă  son frĂšre, Olivier Ier qui le suivit dans la tombe en 1226 sans doute au retour de la Croisade [19]. Le vicomte fut alors Alain V, le frĂšre puĂźnĂ©, qui fut au service d’un autre fidĂšle des CapĂ©tiens, Eudes III, vicomte de PorhoĂ«t. Ce dernier lui avait donnĂ© en effet pour ses bons et loyaux services, car il devait l’employer en tant qu’homme d’armes, non seulement des droits dans la paroisse de Mohon [20], mais aussi sa fille cadette, AliĂ©nor. Alain V, devenu vicomte, fut l’alliĂ© inconditionnel de Pierre de Bretagne pendant la guerre civile de 1230 Ă  1235. En fait, il est le seul membre de la haute aristocratie bretonne Ă  dĂ©cider de soutenir le duc de Bretagne rĂ©voltĂ© contre Blanche de Castille qui refusait de partager avec le duc la rĂ©gence du royaume de France. Pierre de Bretagne se tourna alors vers Henri III d’Angleterre qui lui offrit protection, hommes d’armes, argent mais surtout la restitution de l’honneur de Richmond. Dans cette trahison du duc envers son propre lignage, Alain V y trouva son compte. En 1230, Henri III, ne pouvant lui restituer ses biens anglais alors aux mains d’autres fidĂšles anglais lui donna 200 marcs de terres Ă  prendre Ă  la saint Michel sur les Marches de l’Angleterre avec le pays de Galles [21]. L’annĂ©e suivante, le 12 octobre 1231, Henri III le prit sous sa sauvegarde et lui confirma ses terres en Angleterre s’il restait fidĂšle au comte de Bretagne ou Ă  ses hĂ©ritiers [22]. Par ailleurs, l’alliance entre le vicomte de Rohan et le duc de Bretagne fut renforcĂ©e par plusieurs actes Ă  Rennes, en juin 1231, Pierre Ier donna au vicomte de Rohan des lettres de garantie attestant que si Alain V perdrait sa terre en Angleterre, il lui donnerait des rentes en Bretagne de la mĂȘme valeur. Cette promesse fut garantie par son fils, Jean, hĂ©ritier du duchĂ© [23]. En mĂȘme temps, le duc s’obligea encore Ă  ne pas faire la paix avec Raoul, seigneur de FougĂšres, ancienne pupille de Geoffroy de Rohan et hĂ©ritier d’Eudes III de PorhoĂ«t, sans le consentement du vicomte de Rohan [24]. En aoĂ»t 1231, Jean, hĂ©ritier du duchĂ©, prit l’engagement de dĂ©fendre toujours les vicomtes de Rohan et leurs hĂ©ritiers envers et contre tous et ne les traduire devant lui et les siens qu’en sa cour de justice de PloĂ«rmel [25]. Cette alliance fut particuliĂšrement rentable pour le vicomte de Rohan puisque les biens patrimoniaux anglais de sa famille lui furent enfin restituĂ©s. En 1232, Pierre Ier, duc de Bretagne et comte de Richmond, attesta que son fidĂšle, Alain, vicomte de Rohan, avait donnĂ© Ă  l’abbaye de Bon Repos, pour le salut de son Ăąme et de l’ñme de son frĂšre, Geoffroy, 10 livres sterling par an de rente sur ses rentes de Costessey dans le Norfolk, en Angleterre [26]. Alain V avait donc rĂ©cupĂ©rĂ© cette terre relevant de l’honneur de Richmond appartenant Ă  Pierre de Bretagne. Toutefois, le vicomte de Rohan ne garda pas longtemps ses terres anglaises. Il savait la situation de Pierre Ier pĂ©rilleuse, d’autant que l’expĂ©dition d’Henri III sur le Continent avait tournĂ© court et que Louis IX, roi de France, disposait d’une puissance militaire invincible. Il est probable qu’il dĂ©cida, peu aprĂšs 1232, de se sĂ©parer de ses biens Outre-manche, que de toute façon, il ne pouvait que perdre puisque le duc Pierre Ă©tait contraint de se soumettre au roi capĂ©tien et donc de renoncer Ă  son alliance anglaise. Il les Ă©changea contre les terres bretonnes de Roger de La Zouche [27]. Roger de La Zouche n’était pas n’importe qui. En tant que cadet du lignage de PorhoĂ«t, il avait hĂ©ritĂ© d’une partie du fief de PorhoĂ«t, certainement mise sous sĂ©questre lorsqu’il choisit le camps de Jean sans Terre entre 1205 et 1214. Pierre Ier de Bretagne, en fĂ©vrier 1216 lui avait concĂ©dĂ© sa protection pour toutes ses terres bretonnes lors son expĂ©dition anglaise de 1216 [28], sans doute dans l’espoir de le voir se rallier Ă  sa cause. Ce fut en vain car Roger resta fidĂšle au roi Jean et obtint alors d’importantes rĂ©compenses le manoir d’Ashby en 1219, la fonction de sheriff de Devonshire en 1229 et surtout le droit de faire cet Ă©change avec le vicomte de Rohan, son cousin, l’annĂ©e suivante. Les terres bretonnes de Roger de La Zouche durent ĂȘtre suffisamment importantes pour compenser la perte de si considĂ©rables fiefs anglais. En effet, c’est Ă  partir de cet Ă©change que les La Zouche, devenus grands propriĂ©taires fonciers, furent intĂ©grĂ©s Ă  la haute aristocratie anglaise. Par ailleurs, grĂące Ă  cette guerre civile, le vicomte de Rohan reçut de l’argent. Dans l’enquĂȘte rĂ©alisĂ©e sur ordre du roi de France pour Ă©valuer les dĂ©gĂąts perpĂ©trĂ©s par Pierre Mauclerc, il rĂ©sulta que le duc avait contraint Jean de Dol, seigneur de Combourg, avouĂ© de l’évĂȘque de Dol, Ă  payer 400 livres au vicomte de Rohan pour des chevaux qu’il disait avoir reçus de lui [29]. Enfin, il est possible que ce fĂ»t Ă  cette Ă©poque aussi que les vicomtes de Rohan reçurent du duc de Bretagne le fief de GormenĂ© dĂ©tachĂ© du PenthiĂšvre. Toutefois, l’expansion de la maison de Rohan connut une accalmie avec la mort, sans doute jeune d’Alain V, en 1232. Ce vicomte de Rohan ne laissa que des enfants mineurs. La fortune des Rohan fut aussitĂŽt gĂ©rĂ©e par Josselin de Rohan, seigneur de Noyal-Pontivy et de Montfort, l’oncle d’Alain V [30] et peut-ĂȘtre aussi, Ă  l’intĂ©rieur de la vicomtĂ©, par le sĂ©nĂ©chal hĂ©rĂ©ditaire de la vicomtĂ© de Rohan. Cette fortune ne fut donc pas administrĂ©e par la mĂšre d’Alain VI, AliĂ©nor de PorhoĂ«t, car elle s’était remariĂ©e avec Pierre de ChemillĂ©. Elle avait nĂ©anmoins obtenu en douaire la terre de Corlay. Son second Ă©poux n’était pas n’importe qui puisqu’il s’agit en fait de Pierre de Thouars, fils de Guy de Thouars, rĂ©gent de Bretagne mort en 1213 et de la dame de ChemillĂ© et de Brissac en Anjou. Pierre Ă©tait ainsi le beau-frĂšre de Pierre Mauclerc et donc l’oncle maternel de Jean Ier, duc de Bretagne depuis 1237. Une nouvelle fois, il est possible de remarquer les liens Ă©troits qui rattachent la maison de Rohan Ă  la maison ducale de Bretagne. Par ailleurs, la gĂ©nĂ©alogie nous rĂ©vĂšle un autre lien. En effet, Mabille, soeur d’Alain VI, qui reçut en dot l’important fief de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp, Ă©pousa Robert de Beaumer, neveu de Pierre Mauclerc et donc cousin germain de Jean Ier. MĂȘme si elle ne rĂ©genta pas la vicomtĂ© de Rohan, AliĂ©nor de PorhoĂ«t eut une importance Ă©norme dans la constitution de la fortune d’Alain VI. Sa proche parentĂ© avec le duc de Bretagne dont elle Ă©tait la tante lui permit trĂšs certainement d’obtenir une part non nĂ©gligeable de la succession de son pĂšre, Eudes III de PorhoĂ«t. Cette succession trĂšs complexe se fit toutefois en plusieurs Ă©tapes. Tout d’abord, l’affaire fut mal engagĂ©e pour AliĂ©nor car le principal hĂ©ritier d’Eudes III Ă©tait Raoul III de FougĂšres, fils aĂźnĂ© de la fille aĂźnĂ©e d’Eudes III, et ennemi d’Alain V. Raoul obtint, Ă  CrĂ©py-en-Valois, en juin 1235, du roi de France, Louis IX, en rĂ©compense du soutien qu’il avait fourni au roi lors de la guerre contre Pierre Mauclerc, l’exemption de rachat et de garde dans ses terres de Bretagne [31]. Ainsi, le seigneur de FougĂšres n’avait plus Ă  payer le rachat fĂ©odal qui devait ĂȘtre versĂ© lors d’une succession, surtout celle de son grand-pĂšre, un des plus importants seigneurs du duchĂ©. Raoul de FougĂšres Ă©tait donc alors tout puissant car il allait tenir, sans puiser dans ses coffres, Ă  la fois la terre de FougĂšres, la plus importante du Nord-est du duchĂ©, et celle de PorhoĂ«t, la plus grande du duchĂ©. Toutefois, l’accession au trĂŽne de Jean Ier, neveu par alliance d’AliĂ©nor fut trĂšs bĂ©nĂ©fique pour celle-ci. TrĂšs certainement, le nouveau duc s’appuya sur elle et sur ses droits selon l’Assise au comte Geoffroy de 1185, un tiers des fiefs de son pĂšre devait lui revenir, Ă  elle et Ă  sa soeur cadette, alors mineure afin de rĂ©duire les prĂ©tentions de Raoul de FougĂšres et dĂ©manteler la vicomtĂ© de PorhoĂ«t. En mai 1239, le duc Jean Ier accepta, Ă  Angers, l’hommage de Raoul pour le fief de PorhoĂ«t, mais exigea en contrepartie que Raoul accepta l’hommage de Pierre de ChemillĂ© pour ce qu’il tenait au nom de son Ă©pouse dans le fief de PorhoĂ«t [32]. En septembre 1239, le duc usa de son droit de seigneur supĂ©rieur et fit les parts de chaque hĂ©ritier. Raoul obtint alors l’exemption du droit de rachat pour la terre de PorhoĂ«t, la paroisse et la forĂȘt de LannouĂ©e avec le chĂąteau de Josselin. Pierre de ChemillĂ© et la vicomtesse douairiĂšre de Rohan, son Ă©pouse, devaient avoir La ChĂšze et La TrinitĂ©, ainsi que la forĂȘt de LoudĂ©ac. Il fallut surtout estimer le patrimoine des PorhoĂ«t et furent nommĂ©s en tant qu’enquĂȘteurs pour le seigneur de FougĂšres, Paien d’Ynet et Robert Chesnel, et pour Pierre de ChemillĂ©, Guillaume, fils d’Harsi, fils de Menguy. L’arbitre devait ĂȘtre Guillaume de Montbourcher, qui Ă©tait un adversaire de Raoul de FougĂšres et un proche du duc [33]. Un an plus tard, le 25 septembre 1240, les deux parties firent un nouvel accord devant le duc de Bretagne. Pierre de ChemillĂ© et son Ă©pouse devaient recevoir de Raoul de FougĂšres en supplĂ©ment d’hĂ©ritage ce qui, sans doute, leur avait Ă©tĂ© enlevĂ©e lors de la guerre civile, c’est-Ă -dire la paroisse de Mohon terre qui, rappelons le avait Ă©tĂ© donnĂ©e par Eudes III Ă  Alain V de Rohan, Ă  tenir de Raoul en hommage. En mĂȘme temps, les deux parties s’engagĂšrent Ă  donner Ă  Jeanne de PorhoĂ«t, troisiĂšme fille d’Eudes III, une dot Ă  prendre sur les terres de PorhoĂ«t [34]. La mort de la veuve d’Eudes de PorhoĂ«t permit au duc de Bretagne d’intervenir encore dans la succession de PorhoĂ«t. Le 15 avril 1241, Ă  l’abbaye de La Meilleraye, Jean Ier attesta de l’accord entre Raoul de FougĂšres d’une part, ses oncles maternels, Pierre de ChemillĂ© et Olivier de Montauban nouvel Ă©poux de Jeanne de PorhoĂ«t de l’autre. Raoul devait avoir deux parts, soit le domaine et le chĂąteau de Josselin, la forĂȘt de LannouĂ©e et la paroisse de Mohon. Ses oncles devaient obtenir la ville et le chĂąteau de La ChĂšze, la ville de La TrinitĂ© et la forĂȘt de LoudĂ©ac. L’estimation devait ĂȘtre faite par Bonabes de RougĂ©, MĂ©en de Derval, Jean de Maure et Georges Le Voyer, chevaliers, tous proches du duc de Bretagne [35]. La succession du plus important fief de Bretagne ne fut rĂ©glĂ©e dĂ©finitivement que le 7 novembre 1248 au manoir de La Ville Jagu, rĂ©sidence de Marguerite, veuve d’Eudes III, entre Raoul de FougĂšres, Pierre de ChemillĂ© et son Ă©pouse, Olivier de Montauban et son Ă©pouse. L’accord dĂ©limita les possessions de chacun d’entres eux dans le fief de PorhoĂ«t. Raoul devait avoir, en fin de compte, la forĂȘt de LannouĂ©e, la paroisse de Mohon et les deux tiers du douaire de Marguerite, soit les hĂ©bergements du Plessis et de La Ville-Jagu. L’autre tiers du douaire devait aller Ă  Pierre de ChemillĂ© et Ă  Olivier de Montauban. La division des parts fut particuliĂšrement bien marquĂ©e. AliĂ©nor de PorhoĂ«t et son Ă©poux, Pierre de ChemillĂ©, ayant Ă©changĂ© avec le second Ă©poux de Marguerite, Caro Bodegat, chevalier du PorhoĂ«t, 100 livres de rente assis dans la paroisse de Mohon, Caro se devait de prĂȘter hommage Ă  Raoul de FougĂšres tout comme les hĂ©ritiers du chevalier Henri de CoĂ«tlogon. Par ailleurs, Pierre de ChemillĂ© et Olivier de Montauban ne pouvaient pas demander Ă  Raoul de FougĂšres le parcours de leurs bĂȘtes dans la forĂȘt de LannouĂ©e. Raoul ne pouvait faire de mĂȘme dans la forĂȘt de LoudĂ©ac qui appartenait alors entiĂšrement Ă  Pierre et Ă  Olivier et Ă  leurs femmes. Le duc de Bretagne fut dĂ©clarĂ© le garant de l’accord comme le mentionne un autre acte fait devant la cour de PloĂ«rmel en fĂ©vrier 1249 [36]. Le duc de Bretagne, avec le soutien de son oncle, Pierre de ChemillĂ©, et surtout grĂące Ă  cette succession qui s’appuyait sur des rĂšgles fixĂ©es lors de l’Assise au comte Geoffroy de 1185, Ă©tait non seulement parvenu Ă  disloquer le plus grand fief du duchĂ©, la vicomtĂ© de PorhoĂ«t, mais encore Ă  accroĂźtre la puissance de ses alliĂ©s, les vicomtes de Rohan qui devaient hĂ©riter en fin de compte d’AliĂ©nor sans compter qu’Alain VI racheta plus tard la part de sa tante, Jeanne. L’hĂ©ritier du PorhoĂ«t, Raoul de FougĂšres, pour obtenir son immense hĂ©ritage, avait Ă©tĂ© contraint de renoncer Ă  une part non nĂ©gligeable de la vicomtĂ© de son grand pĂšre. Il devait se contenter de vagues hommages. Jamais, il ne porta le titre prestigieux de vicomte de PorhoĂ«t. Tout Ă©tait alors en place pour faire d’Alain VI l’un des plus importants vicomtes de Rohan. GrĂące Ă  l’action de Geoffroy Ier, les vicomtes de Rohan s’étaient hissĂ©s aux plus hautes places de l’aristocratie bretonne. GrĂące Ă  la politique d’Alain V, ils avaient considĂ©rablement Ă©tendu leurs fiefs, avec la GormenĂ© et la restitution de leurs terres anglaises en attendant l’incorporation des fiefs d’AliĂ©nor, soit La ChĂšze, La TrinitĂ© et LoudĂ©ac. L’alliance entre le vicomte de Rohan et les ducs Pierre Ier et Jean Ier avait portĂ© ses fruits. Il ne restait plus Ă  Alain VI qu’à renforcer son autoritĂ© sur ses terres et ses vassaux. Il fit davantage en continuant la politique d’expansion de la maison de Rohan. II- Alain VI, un rassembleur de terres Il est trĂšs vraisemblable qu’Alain VI ne fut vicomte de Rohan Ă  part entiĂšre qu’à la mort de son grand-oncle, Josselin, en 1251 [37]. A cette date, celui-ci lui laissa l’ensemble de ses biens. Plusieurs actes montrent aussi un changement dans l’administration des biens de la maison de Rohan En avril 1254, Ă  Nantes, Alain VI rééditera le serment de fidĂ©litĂ© de son pĂšre auprĂšs du duc de Bretagne. En contrepartie, il obtint de Jean Ier des privilĂšges juridiques qui lui permit de devenir le vassal direct du duc. Les affaires concernant Alain, vicomte de Rohan, et ses hĂ©ritiers, pour la vicomtĂ© de Rohan, les terres de PorhoĂ«t et de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp et autres lieux en Bretagne ne devaient ĂȘtre jugĂ©es qu’à PloĂ«rmel [38]. En avril de la mĂȘme annĂ©e, le duc lui confirma dans toutes ses dispositions, le serment d’aide et d’assistance qu’il avait souscrit en 1231 Ă  la demande de son pĂšre, le vicomte Alain V [39]. L’annĂ©e suivante, il fit hommage Ă  Yolande de Dreux, sƓur du duc Jean Ier, pour son fief de GormenĂ©, dĂ©pendant de la terre qui lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e en dot lors de son mariage avec le comte d’AngoulĂȘme, soit le PenthiĂšvre. Yolande attesta aussi que le chevalier Alain Le Voyer et maĂźtre P. Minet avaient enquĂȘtĂ© sur ce que Pierre, comte de Bretagne, avait dans le fief de GormenĂ© et les biens qu’Alain V, au temps oĂč il vivait, avait dans ce mĂȘme fief. Le mĂ©diateur fut le chevalier Guillaume de Soubric [40]. Le soutien ducal lui Ă©tant assurĂ©, Alain VI s’occupa alors de montrer toute son autoritĂ© sur ses vassaux. Il participait ainsi Ă  un phĂ©nomĂšne politique nouveau. La politique de centralisation des rois capĂ©tiens envers leurs vassaux directs, tels le duc de Bretagne, amenĂšrent ce dernier Ă  entreprendre une stratĂ©gie similaire envers ses propres vassaux directs dans son duchĂ©, comme le vicomte de Rohan, qui rĂ©percuta la pression subie sur ses propres vassaux. Ainsi Alain VI rĂ©glementa le rĂŽle du sĂ©nĂ©chal hĂ©rĂ©ditaire de Rohan. En juin 1255, il attesta de l’accord fait devant la cour Jean Ier, entre lui et Olivier, sĂ©nĂ©chal de la vicomtĂ© de Rohan, sur les droits de ce dernier, soit 20 livres de rente sur le fief de Deles entre l’Oust et le Blavet, sauf ce que le chevalier Sylvestre de La FeuillĂ©e tenait dans le fief susdit [41]. Trois ans plus tard, mentionnĂ© en tant que chevalier et vicomte de Rohan, il dĂ©clara, aprĂšs enquĂȘte faite sur les droits d’Olivier, son sĂ©nĂ©chal de la vicomtĂ© de Rohan, lui aussi chevalier, que ce dernier avait seulement le droit aux vĂȘtements de la vicomtesse de Rohan, avec tout son harnais lorsqu’elle entrait dans la vicomtĂ© de Rohan. Olivier devait aussi se prĂ©senter au vicomte lorsqu’une fois par an, le vicomte tenait sa cour dans sa maison et devait le servir [42]. Alain VI rĂ©duisit son sĂ©nĂ©chal fĂ©odal Ă  l’état de serviteur. Il limita aussi son influence auprĂšs des autres hommes d’armes de sa vicomtĂ©. Ainsi, un acte de 1259 montre qu’en janvier, Henri de QuĂ©nĂ©can, chevalier, emprunta Ă  Alain VI l’importante somme de 300 livres. Lors de cet emprunt, il promit de rembourser en plusieurs fois. Il donna pour caution Olivier Le SĂ©nĂ©chal, chevalier, qui devait lui ĂȘtre proche [43]. Ce lien avec le sĂ©nĂ©chal fĂ©odal de Rohan devait le dĂ©servir puisque peu de temps plus tard, il est possible de constater qu’il Ă©tait ruinĂ©. En fĂ©vrier 1268, Geoffroy de Bintin, chevalier, sĂ©nĂ©chal de PloĂ«rmel, attesta qu’Henri de QuĂ©nĂ©can, chevalier, devait au duc de Bretagne 180 livres de monnaie courante et qu’il avait, pour garantir l’emprunt, gagĂ© tous ses biens. Comme le vicomte de Rohan tenait entre ses mains la terre d’Henri pour ce qui lui Ă©tait du, le sĂ©nĂ©chal de PloĂ«rmel s’accorda, au nom du duc, avec le vicomte de Rohan. Ce dernier devait avoir la terre d’Henri et en contrepartie paierait au duc de Bretagne 15 livres de rente [44]. GrĂące Ă  un tour de passe-passe, le vicomte de Rohan s’était emparĂ© des biens des QuĂ©nĂ©can faisant perdre aux sĂ©nĂ©chaux fĂ©odĂ©s de Rohan de puissants alliĂ©s. Alain VI utilisa la mĂȘme mĂ©thode afin de contraindre ses plus importants vassaux du Sud de sa vicomtĂ©, les Lanvaux, Ă  lui cĂ©der une grande partie de leurs possessions et donc de leur influence. Les Lanvaux avaient atteint, au dĂ©but du XIIIe siĂšcle, les sommets de la hiĂ©rarchie fĂ©odale, en obtenant par mariage une grande partie de l’hĂ©ritage des Hennebont, sans doute hĂ©ritiers des anciens vicomtes de Vannes [45]. La maison d’Hennebont dĂ©tenait en effet, depuis le XIIe siĂšcle, dans le Sud-ouest du Vannetais, les importants chĂąteaux d’Hennebont, de TrĂ©faven, de Pontcallec et de La Roche-Moisan. Leurs domaines sĂ©paraient ainsi le domaine ducal du Vannetais de celui de Cornouaille et empĂȘchait le vicomte de Rohan d’atteindre le Golfe du Morbihan. Au dĂ©but du XIIIe siĂšcle, ce lignage d’hommes de guerre tomba en quenouille. Les deux hĂ©ritiĂšres Ă©pousĂšrent alors des cadets d’importantes maisons seigneuriales l’aĂźnĂ©e se maria Ă  Geoffroy de Lanvaux, cadet des seigneurs de Lanvaux ; la cadette convola avec HervĂ© de LĂ©on, chef de la branche cadette de la maison vicomtale de LĂ©on. Les Lanvaux et les LĂ©on Ă©tendirent alors leurs zones d’influence. Les Lanvaux purent rivaliser dans le Vannetais avec leurs seigneurs supĂ©rieurs, les vicomtes de Rohan. Ils constituĂšrent aussi un obstacle Ă  la politique d’acquisitions dans cette mĂȘme rĂ©gion des ducs de Bretagne, Pierre Ier et surtout Jean Ier, acquisitions rĂ©alisĂ©es Ă  partir de leur nouveau chĂąteau de Suscinio. Il semble mĂȘme que les tensions entre les Lanvaux et leurs seigneurs supĂ©rieurs furent telles que les Ă©pĂ©es furent tirĂ©es de leurs fourreaux puisque Geoffroy, fils d’Olivier de Lanvaux, attesta en 1228 d’une paix signĂ©e avec le vicomte de Rohan. Le sujet de la querelle semble avoir Ă©tĂ© l’hommage des Camors, lignage d’hommes de guerre. Il fut dĂ©cidĂ© que Geoffroy de Lanvaux, alors chevalier, ainsi que ses hĂ©ritiers, devaient conserver cet hommage, Ă  condition de la tenir du vicomte. Toutefois, Geoffroy de Camors devait rester l’homme lige du vicomte pour tous ses fiefs si toutefois il renonçait Ă  la terre de Borgeil et Ă  son droit d’y Ă©tablir toutes fortifications, murs, fossĂ©s, barriĂšres, palissades, Ă©tangs, marchĂ©s et trafic [46]. Le vicomte de Rohan s’octroya ainsi le monopole sur toutes les fortifications dans sa vicomtĂ©, droit essentiel pour tous membres de l’aristocratie militaire. MalgrĂ© tout, les Lanvaux profitĂšrent du mĂ©contentement d’une partie de cette aristocratie pour reprendre les armes non seulement contre le vicomte de Rohan mais aussi contre le duc de Bretagne. Olivier de Lanvaux trouva sans doute comme alliĂ© son beau-frĂšre HervĂ© de LĂ©on. Quelques documents suggĂšrent qu’HervĂ© de LĂ©on entra en effet en guerre contre le duc. La chronique de Rhuis atteste qu’il fut tuĂ© Ă  cette Ă©poque et que le chĂąteau ducal de QuimperlĂ© fut incendiĂ© sans doute par ses troupes [47]. Ainsi, le chef de la branche cadette de la maison vicomtale de LĂ©on avait attaquĂ© le duc par le Sud de la Bretagne non loin de ses propres biens et des chĂąteaux hĂ©ritĂ©s de la maison d’Hennebont. Outre HervĂ© de LĂ©on, Olivier de Lanvaux eut aussi d’autres alliĂ©s Pierre de Rostrenen et Pierre de Craon. Un acte de janvier 1249 mentionne que le chevalier Eudes de Baudrimont s’engagea auprĂšs du duc de Bretagne Ă  ne pas porter secours Ă  Pierre de Rostrenen, Pierre de Craon et Olivier de Lanvaux si ceux-ci violaient le traitĂ© conclu [48]. Une paix eut donc lieu entre ces hommes d’armes et le duc de Bretagne. Elle peut avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en mĂȘme temps que celle de QuimperlĂ©. L’origine de ce conflit provient encore des politiques expansionnistes des ducs de Bretagne. Pierre de Rostrenen et Pierre de Craon avaient en effet Ă  se plaindre des ducs. Il se peut que le seigneur de Rostrenen ait voulu rĂ©clamer, les armes Ă  la main, une part du Poher en tant que descendant de la maison vicomtale de Poher. Les comptes de 1262 mentionnent que les fiefs et chĂąteaux de cet ancien lignage Ă©taient Ă  cette date entre les mains du duc [49]. Pour John Archer [50], le riche Pierre de Craon, fils du malheureux Amaury de Craon, ancien seigneur de PloĂ«rmel, aurait appuyĂ© cette rĂ©volte. Toutefois, il est Ă  remarquer que la terre de PloĂ«rmel qu’il rĂ©clama lui aussi en vain est trĂšs proche des terres de Pierre de Rostrenen et des domaines de Lanvaux. Au demeurant, le conflit entre les hĂ©ritiers d’Hennebont, les LĂ©on et les Lanvaux, et le duc de Bretagne ne paraĂźt pas avoir Ă©tĂ© rĂ©solu avant 1260 car en septembre de cette mĂȘme annĂ©e, une autre paix fut signĂ©e, Ă  Paris, devant le roi de France. Le roi attesta ainsi qu’HervĂ© de LĂ©on, Ă©cuyer, lui avait dĂ©clarĂ© avoir fait la paix avec Jean Ier, duc de Bretagne, lui assurant sa fidĂ©litĂ© contre tous ses ennemis, rĂ©servant sa foi au roi de France pour ses fiefs et terres tenus de lui. HervĂ© de LĂ©on promit pour sa part de ne plus faire la guerre en Bretagne. S’il devait la recommencer, le roi de France Ă©tait autorisĂ© Ă  lui saisir ses terres et chĂąteaux, avec tous les revenus dans le royaume de France. Par cette paix, HervĂ© de LĂ©on fut dĂ©clarĂ© quitte de tous les dommages et de la forfaiture de son pĂšre vis-Ă -vis du duc, et dut payer Ă  ce dernier 10 000 livres de monnaie courante de Bretagne [51]. Le roi s’intĂ©ressa ainsi au sort d’HervĂ© de LĂ©on car celui-ci, en Ă©pousant la dame de ChĂąteauneuf-en-Thimerais, Ă©tait devenu l’un de ses plus importants vassaux Ă  l’Ouest de Paris. Ce mariage marqua aussi la rĂ©conciliation entre la maison de LĂ©on et celle de Dreux puisque la dame de ChĂąteauneuf n’était autre que la niĂšce de Pierre Ier. NĂ©anmoins, cette paix ne concerna pas Olivier de Lanvaux qui avait Ă©tĂ© contraint de se soumettre Ă  son seigneur supĂ©rieur, le vicomte de Rohan. En effet, un acte d’Alain de Lanvaux datĂ© du 22 juillet 1287 et contenant deux vidimi, nous apprend que son grand-pĂšre, Geoffroy, avait fait sa soumission au vicomte en 1228 et que son pĂšre, Olivier, fit de mĂȘme en 1258 [52]. La situation des Lanvaux Ă©tait alors catastrophique. Tout leur lignage semble connaĂźtre de graves difficultĂ©s financiĂšres. Un acte du 13 mars 1265 montre que Geoffroy de Lanvaux, dit d’Hennebont, sans doute car il manquait de terres afin de maintenir son rang, fut rĂ©duit Ă  louer une terre de sa cousine Adelice pour vingt ans contre la somme de huit cents livres et cent sous. En octobre 1266, Ă  Pontivy, Alain de Lanvaux s’obligea Ă  jurer une paix dĂ©finitive avec le vicomte de Rohan. Il semblerait qu’Alain VI profita du dĂ©sarroi des Lanvaux pour en faire ses dĂ©biteurs. En 1267, Alain VI prĂȘta trois cents livres Ă  Geoffroy de Lanvaux dit d’Hennebont, Ă©cuyer. En contrepartie, le vicomte de Rohan reçut en gage des terres dans la paroisse de Noyal. Geoffroy, ne pouvant payer, dut consentir Ă  ce qu’elles soient mises en vente. Personne n’étant venu Ă  la Cour ducale de PloĂ«rmel, elles furent adjugĂ©es par le duc de Bretagne Ă  Alain de Rohan [53]. En mai 1270, le chevalier Geoffroy de Lanvaux avait abandonnĂ© Ă  Alain VI, son seigneur, une rente annuelle de 20 livres qu’il lui devait et lui laissa aussi d’autres droits seigneuriaux qu’il possĂ©dait dans la paroisse de Noyal [54]. En septembre, HervĂ© de Bouteville, sĂ©nĂ©chal de PloĂ«rmel et de BroĂ«rech, prit acte de l’acquisition par le chevalier Alain V, vicomte de Rohan, de plusieurs terres dans les paroisses de Noyal et de Saint-Gonneri, appartenant Ă  l’écuyer Geoffroy, dit de Hennebont, Ă  concurrence de cent livres en compensation des 1 165 livres qu’il avait prĂȘtĂ©es [55]. Geoffroy de Hennebont semble ĂȘtre alors totalement ruinĂ©. Si les Lanvaux Ă©taient trĂšs endettĂ©s envers le vicomte de Rohan, ils l’étaient encore davantage envers le duc de Bretagne. Selon un compte ducal datant toujours de la mĂȘme annĂ©e, les Lanvaux, Alain et Geoffroy ce dernier Ă©tant le cousin de Geoffroy d’Hennebont, devaient 4 400 livres au duc de Bretagne [56]. Finalement, en 1273, il semblerait que les Lanvaux-Hennebont se soient rĂ©voltĂ©s contre leurs crĂ©anciers, le duc de Bretagne et le vicomte de Rohan, mais en vain car la mĂȘme annĂ©e, les comptes rendus par ses officiers de finances au duc de Bretagne rĂ©vĂšlent que la terre de Lanvaux Ă©tait entre les mains du duc qui s’était emparĂ© de leurs chĂąteaux d’Hennebont et de Lanvaux [57]. Une nouvelle fois, l’alliance entre Jean Ier et Alain VI Ă©tait apparu au grand jour puisque le duc s’était s’engagĂ© envers le vicomte de Rohan, son alliĂ©, Ă  ne pas conclure la paix avec Geoffroy, sans le consentement du vicomte ou de ses hĂ©ritiers [58]. La ruine des Lanvaux, branche aĂźnĂ©e, fut elle-aussi totale. Tous les biens de Geoffroy de Lanvaux dans les paroisses de Remungol, de Melrand et de MorĂ©ac furent alors vendus par le duc pour 3 500 livres et une nouvelle fois le vicomte de Rohan s’en porta acquĂ©reur [59]. L’annĂ©e suivante, le duc fit savoir qu’il avait mis en vente, avec l’accord du vicomte de Rohan, tout ce qu’avait Geoffroy dans la vicomtĂ© de Rohan, afin de recouvrer la dette de Geoffroy. Encore une fois, comme personne n’était venue payer cette dette, le vicomte avait rĂ©clamĂ© les biens au nom de son droit de retrait et avait payĂ©, selon la coutume, 4 000 livres [60]. Au total, Alain VI avait augmentĂ© son influence au sud de sa vicomtĂ© et le duc de Bretagne avait accru ses possessions dans le Vannetais. Le sĂ©nĂ©chal de Rohan, les QuĂ©nĂ©can et les Lanvaux ne furent pas les seuls Ă  subir la politique d’Alain VI. En son nom propre, il procĂ©da Ă  des Ă©changes, d’abord avec l’abbaye de Lantenac [61]. En mars 1271, Ă  l’abbaye de LantĂ©nac, l’abbĂ© Jean et le couvent de LantĂ©nac lui cĂ©dĂšrent le moulin Ă  eau de TrĂ©muson, dans la paroisse de LoudĂ©ac, en Ă©change d’un quartier de seigle qu’ils devaient le jour de la Saint-Jean-Baptiste. De plus, ils acquiĂšrent une rente de trois quartiers de froment, mesure de Rohan, sur les dĂźmes que le vicomte possĂ©dait Ă  Henles, dans la paroisse de TrevĂ©. Alain de Rohan procĂ©da aussi Ă  des achats en novembre 1271, HervĂ© de Bouteville, sĂ©nĂ©chal de Jean Ier, duc de Bretagne en BroĂ«rech et PloĂ«rmel, attesta qu’Olivier de La Moussaie, Ă©cuyer, avait vendu devant sa cour, Ă  noble homme Alain, vicomte de Rohan, chevalier, son seigneur, le grand prĂ© d’Uzel, dans la paroisse du mĂȘme nom pour 40 livres [62]. Le mĂȘme mois, toujours devant la mĂȘme juridiction, il fut mentionnĂ© qu’Henri dit Berthelot avait vendu pour 20 livres Ă  Alain VI ses droits et propriĂ©tĂ©s dans trois villae dans la paroisse de Saint-Eleio [63] . Mais surtout, le vicomte de Rohan fit des prĂȘts difficiles Ă  rembourser pour les emprunteurs, souvent ses vassaux, tout comme les Lanvaux et les QuĂ©nĂ©can en mai 1272, HervĂ© de Bouteville, sĂ©nĂ©chal du duc de Bretagne en BroĂ«rech et PloĂ«rmel, attesta qu’en la cour du vicomte de Rohan, il avait fait faire vendre la villa de LocminĂ©, dans le fief du vicomte, appartenant Ă  Alain de KeranhoĂ«t, chevalier, dĂ©funt, pour 180 livres de dettes envers le duc de Bretagne. Comme le vicomte avait exercĂ© son droit de retrait, il devait payer au duc une rente annuelle 13 livres et 10 sous [64]. En fĂ©vrier 1273, Geoffroy, dit La Vache, chevalier, sĂ©nĂ©chal du duc de Bretagne Ă  PloĂ«rmel, attesta qu’en sa cour Alain de KeranhoĂ«t, hĂ©ritier du chevalier dĂ©funt, s’était obligĂ© envers Alain VI de tous les revenus qu’il percevait dans la villa de LocminĂ© pour 200 livres. Ne les ayant pas payĂ©s, le vicomte, par la mĂ©diation du duc de Bretagne, les fit vendre. Le duc les adjugea au vicomte de Rohan pour 15 livres de rente annuel [65]. Toutefois, certains rĂ©ussirent Ă  rĂ©sister Ă  la pression d’Alain VI de Rohan. En 1276, Alain VI eut aussi fort Ă  faire avec une puissance montante, les Beaumanoir. Jean de Beaumanoir, seigneur de MĂ©rignac, chevalier, reconnut devoir une dette envers Alain VI qui avait garanti le paiement de la dot de sa fille, mariĂ©e Ă  l’écuyer Geoffroy Tournemine, soit 20 livres de rente et 1 500 livres de monnaie courante [66]. Peu de temps aprĂšs, ce mĂȘme Jean de Beaumanoir remboursa Alain VI, en lui versant 160 livres de rente par an et 500 livres de monnaie courante [67]. Disposant de fonds sans doute impressionnants du fait de sa fortune fonciĂšre, Alain VI semble donc avoir jouer le rĂŽle de banquier auprĂšs de ses vassaux mais aussi d’autres seigneurs moyens du duchĂ© de Bretagne. Ses deux fils cadets, Geoffroy et Josselin de Rohan, tous deux clercs, furent des prĂȘtes noms. Sous prĂ©texte d’augmenter leurs patrimoines, Alain VI leurs acheta de nombreuses terres et droits. Plusieurs actes mentionnent que Geoffroy, alors chanoine de Saint-Brieuc prĂ©parant une probable accession Ă  l’évĂȘchĂ© de Saint-Brieuc, obtint une importante dotation En aoĂ»t 1261, Alain de TrĂ©garantec, Ă©cuyer, allouĂ© du vicomte de Rohan, attesta qu’en sa prĂ©sence Adelice de Lanvaux, dame de Tihenri, Ă©pouse d’Eudes Picaut, chevalier, avait vendu pour 100 livres de monnaie courante, avec l’autorisation de son mari, devant la cour du vicomte de Rohan, Ă  Geoffroy de Rohan et Ă  ses hĂ©ritiers, ses droits et propriĂ©tĂ©s dans la paroisse de Rogclensen, Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille [68]. En aoĂ»t 1279, Geoffroy Conan, Ă©cuyer, allouĂ© de noble homme Alain, vicomte de Rohan, chevalier, dans la vicomtĂ© de Rohan, dans le PorhoĂ«t et dans le GormenĂ©, attesta que Pierre d’Avalloc avait vendu pour 20 livres Ă  Geoffroy de Rohan, clerc, sa terre dite GormenĂ© dans la paroisse de Plogonas, Ă©vĂȘchĂ© de Saint-Brieuc. Un autre document de la mĂȘme annĂ©e mentionne que ce mĂȘme Geoffroy Conan avait attestĂ© que Guillaume dit le Normant avait vendu pour 15 livres Ă  Geoffroy ce qu’il avait dans la paroisse de Saint-Teleo avec tout le bois [69]. L’annĂ©e suivante, en fĂ©vrier, Geoffroy, fils de Conan, Ă©cuyer, allouĂ© de la vicomtĂ© de Rohan, constata de l’achat par Geoffroy de Rohan pour 175 livres et 5 sous des biens de Geoffroy de Guenan, ceux de la mĂšre et des frĂšres de ce dernier, dans la paroisse de Plumelin, biens mis en vente par Pierre Villouart, Amou, sa femme et Normand, bourgeois de Vannes [70]. Le 15 novembre 1286, Alain de Camors, Ă©cuyer, fils de Henri de Camors, Ă©cuyer, dĂ©funt, donna Ă  Geoffroy de Rohan, toujours clerc, ce qu’il avait dans les paroisses de Plumelin et de Camors [71]. Le 5 dĂ©cembre 1287, Ă  Vannes, Eudon Roussel, fils de Roger, allouĂ© de la vicomtĂ© de Rohan dans les terres qui furent Ă  Geoffroy de Lanvaux, chevalier, dĂ©funt, dans les paroisses de Neyzin, Remungol et Plumeliau, fit savoir que Geoffroy de Rohan, clerc, chanoine de Saint-Brieuc, avait achetĂ© plusieurs terres [72]. En 1288, Guillaume, fils de l’écuyer Geoffroy de Plumeliau, seigneur de Kermeniou, attesta que comme Alain de Camors, fils aĂźnĂ© et hĂ©ritier d’Henri de Camors, Ă©cuyer, lui avait donnĂ© tout son fief dans la paroisse de Plumelin, Ă©vĂȘchĂ© de Vannes, Ă  tenir du vicomte de Rohan, il les donnait Ă  Geoffroy de Rohan, chanoine de Saint-Brieuc [73]. Enfin, le 25 juin 1295, Geoffroy Conan, Ă©cuyer, vendit aussi Ă  Geoffroy de Rohan sa terre de Cloharec en Querliver, paroisse de Naizin [74]. Pour son troisiĂšme fils, Josselin, lui aussi clerc, Alain VI procĂ©da de la mĂȘme maniĂšre Le 25 fĂ©vrier 1278, Eudes Rossel RougĂ©, allouĂ© du vicomte de Rohan dans la terre qui fut Ă  Geoffroy de Lanvaux, chevalier, attesta qu’en sa prĂ©sence le chevalier Eudes Picaut, avec l’accord de son fils, Guillaume Picaut, Ă©cuyer, avait vendu pour 20 livres Ă  Josselin de Rohan, fils du vicomte de Rohan la villa de Kerjean et ce qu’il avait dans la paroisse de Noyal-Pontivy, Ă©vĂȘchĂ© de Vannes [75]. En aoĂ»t 1283, Geoffroy Conan, Ă©cuyer, allouĂ© de la vicomtĂ© de Rohan, attesta qu’Olivier dit Bodiz, Ă©cuyer, avait donnĂ© Ă  Josselin de Rohan, fils du vicomte de Rohan, son fief dans la paroisse de Mur, fief qui relevait de l’abbaye de Caradeuc, Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille [76]. En 1284, le mĂȘme Geoffroy Conan attesta que Guillaume de Mur, Ă©cuyer, avait vendu pour 30 livres Ă  Josselin toute sa terre et ses droits entre la villa Saint-Caradeuc et la villa de Saint-Conoto, dans la paroisse de Mur [77]. En janvier 1284, toujours Geoffroy Conan attesta de la vente faite par BenoĂźte, fille de Guillaume de Mur, Ă©pouse de Rolland, fils de Geoffroy Rolland, Ă  Josselin de Rohan de la villa Kervili dans la paroisse de Saint-Marieuc, Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille [78]. En 1285, Geoffroy Conan, allouĂ© de la vicomtĂ© de Rohan, attesta qu’Eudes Gillebert, Ă©cuyer, et son frĂšre, Josselin, avaient vendu pour 40 livres Ă  Josselin de Rohan leur bois de Kiliou dans la paroisse de Meleriac, Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille [79].La mĂȘme annĂ©e, le chĂąteau de Corlay fut vendu Ă  Josselin par Alain du Fou, Ă©cuyer. On ne sait comment cet Alain du Fou avait acquis cette place forte et dans quel Ă©tat elle Ă©tait Ă  cette Ă©poque [80]. Toujours en 1285, Guillaume de Mur, Ă©cuyer, vendit contre 70 livres Ă  Josselin de Rohan plusieurs terres dans la paroisse de Mur [81]. En 1291, Pierre de Alnet, fils de Guillaume de Alnet, Ă©cuyer, dĂ©funt, donna pour son bon service Ă  Josselin de Rohan ce qu’il avait dans la paroisse de Mereliac, Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille [82]. En 1293, Eudes Le Veneur et Alain de Fagon, Ă©cuyers, attestĂšrent que Josselin de Rohan avait retirĂ© des terres dans les villas de Kilivenec et la villa de Corlay [83].La mĂȘme annĂ©e, Eudes de Pulsos, et son Ă©pouse, ThĂ©ophanie, concĂ©dĂšrent Ă  Josselin de Rohan tout ce qu’ils avaient dans le bourg de Merlesc [84]. Ainsi, si Geoffroy obtenait des biens dans le Sud de la vicomtĂ©, surtout dans les anciens fiefs des Lanvaux, Josselin se retrouvait Ă  la tĂȘte d’un beau patrimoine Ă  l’Ouest, dans l’évĂȘchĂ© de Cornouaille, autour de Corlay, c’est-Ă -dire auprĂšs du douaire de sa mĂšre, AliĂšnor. Ces acquisitions permettaient de mĂȘme Ă  leur pĂšre d’accroĂźtre les biens de la famille sans faire face Ă  l’hostilitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e de ses vassaux, hostilitĂ©s qui pouvaient se transformer en rĂ©volte armĂ©e. De cette longue liste, il ressort que tout comme son soutien et alliĂ©, le duc de Bretagne de la maison de Dreux, qui acheta en son nom et au nom de ses fils cadets d’importants fiefs, quitte Ă  utiliser la force, Alain VI accrut considĂ©rablement sa puissance territoriale. Geoffroy Ier de Rohan avait rĂ©ussi Ă  instaurer son pouvoir jusqu’aux cĂŽtes nord de la Bretagne, Alain VI s’imposa en soumettant ses principaux vassaux dans sa vicomtĂ©, tels les QuĂ©nĂ©can, le sĂ©nĂ©chal hĂ©rĂ©ditaire de Rohan et surtout les Lanvaux. En absorbant, de grĂ© ou de force, les biens de ce lignage si important dans le Vannetais, Alain VI faisait une percĂ©e remarquable au Sud de sa vicomtĂ©. III- Alain VI un grand seigneur Si nous nous reportons au fameux Livre des Ostz de 1294 qui fournit la liste des principaux fiefs relevant directement du duc de Bretagne, ainsi que les devoirs militaires de chacun de ces fiefs [85], Alain VI Ă©tait l’un des plus puissants seigneurs du duchĂ©. Il Ă©tait surclassĂ© uniquement par le comte de La Marche et d’AngoulĂȘme, seigneur de FougĂšres et de PorhoĂ«t, hĂ©ritier direct de Raoul III de FougĂšres, et par Henri III d’Avaugour, seigneur de GoĂ«lo, de Dinan-Sud, de LĂ©hon et de Mayenne dans le Maine. Alain VI Ă©tait nĂ©anmoins incontestablement le plus important seigneur de la baillie de PloĂ«rmel et de BroĂ«rech. Il y dĂ©clara ainsi neuf chevaliers et demi cinq pour sa vicomtĂ© de Rohan, un pour le fief de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp, un demi pour la terre de GormenĂ© et trois pour le fief de PorhoĂ«t qui relevait en fait de son cousin, le comte de La Marche, seigneur de PorhoĂ«t. La vicomtĂ© de Rohan s’était formĂ©e en plusieurs Ă©tapes [86]. On connaĂźt l’importance financiĂšre de cette terre puisqu’en 1306, le droit de rachat de cette vicomtĂ©, soit une annĂ©e de revenu, avait Ă©tĂ© estimĂ© Ă  4 243 livres [87]. D’aprĂšs H. du HalgouĂ«t, en 1294, la vicomtĂ© de Rohan s’étendait sur 56 paroisses et comprenait l’ancienne vicomtĂ© de Rohan [88], dĂ©membrement du PorhoĂ«t donc 39 paroisses, les seigneuries importantes de MĂ»r six paroisses dĂ©tachĂ©es du Domaine ducal de Cornouaille et de Corlay [89] douze paroisses dĂ©membrĂ©es du Poher, les fiefs des Lanvaux [90] sauf les paroisses de Mellionec et de Plouray et le tiers du comtĂ© du PorhoĂ«t, c’est-Ă -dire les seigneuries de La ChĂšze et de LoudĂ©ac, sans compter les diffĂ©rents achats effectuĂ©s par Alain VI. Si l’on considĂšre qu’un chevalier du au duc de Bretagne reprĂ©sentait une forteresse majeure, c’est-Ă -dire trĂšs certainement construite en pierre, Alain VI disposait d’une dizaine de places fortes. Comme nous l’avons mentionnĂ©, le premier vicomte de Rohan disposa de deux place-fortes, toutes deux sur l’Oust. La premiĂšre se situait Ă  Castennec en Bieuzy. Elle contrĂŽlait deux grandes voies d’accĂšs intĂ©rieur de la Bretagne, le Blavet et la voie romaine allant de Rennes Ă  Carhaix [91]. Alain Ier l’abandonna pour construire le chĂąteau de Rohan, une motte fĂ©odale avec une tour carrĂ©e [92] qui devint le centre de son fief [93]. A la fin du XIIe siĂšcle, les Rohan obtinrent les chĂątellenies importantes de Mur et de Corlay, avec la mouvance de cette derniĂšre, Gouarec [94], contenant deux chĂąteaux importants, Les Salles en Sainte-Brigitte Ă  l’extrĂ©mitĂ© du territoire de ClĂ©guĂ©rec [95] et Les Salles en Perret attestĂ©s dĂšs 1125 [96]. Ils avaient aussi le chĂąteau des Salles de Pontivy construit prĂšs du Blavet au XIe siĂšcle [97] et Castel-Finans par ailleurs sur le mĂȘme fleuve, sur un promontoire comme Castennec [98]. Alain VI obtint Ă  la mort de sa trĂšs riche mĂšre, AliĂ©nor de PorhoĂ«t, aprĂšs 1274, les chĂątellenies et chĂąteaux de LannouĂ©e, de La ChĂšze et de LoudĂ©ac qui relĂšvent en juveigneurie du PorhoĂ«t et pour lequel il devait trois chevaliers d’ost en 1294 par la main au comte de La Marche » au comte de La Marche, seigneur de PorhoĂ«t, son cousin [99]. Il annexa comme nous l’avons vu Ă  son domaine personnel une partie des domaines des seigneurs de Lanvaux, ses parents et vassaux, avec le chĂąteau de Griffet en Plessis-Griffet [100]. Il obtint ainsi Griffet, alors que le duc confisquait Lanvaux [101]. La seconde terre dĂ©clarĂ©e Ă  PloĂ«rmel par le vicomte de Rohan fut celle GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp qui s’étendait sur cinq paroisses [102]. Toutefois, cette terre se trouvait aux mains de la famille de Beaumer qui l’avait obtenu lors du mariage de Robert, fils de Gilles de Beaumer et d’AgnĂšs de Couci et donc niĂšce de Pierre Mauclerc, avec Mabille de Rohan, soeur d’Alain VI. En 1294, le vicomte de Rohan en est le seigneur supĂ©rieur pour les autoritĂ©s ducales, peu importe qu’elle ait Ă©tĂ© donnĂ©e en juveigneurie Ă  une date antĂ©rieure. Cette seigneurie comprenait trois chĂąteaux importants La Roche-PĂ©riou en Priziac [103], GuĂ©mĂ©nĂ© et Cravial en Lignol [104]. D’aprĂšs le Livre des Ostz, le vicomte de Rohan avait aussi le fief de GormenĂ© ou GourmenĂ© pour lequel il devait un demi chevalier. Il Ă©tait situĂ© en fait dans le PenthiĂšvre, principalement dans la paroisse de Plouguenast, qui avait Ă©tĂ© uni Ă  la seigneurie voisine de Pontgamp ou PontguĂ©gant. Il ne manquait pas d’importance puisque, selon le partage de 1298, il reprĂ©sentait environ deux cents livres de rente. A la mort de Yolande de Dreux, fille du duc Pierre de Dreux, sa dot, le PenthiĂšvre, fit retour au domaine ducal. Le vicomte de Rohan devint alors le vassal immĂ©diat du duc pour cette terre qui prolongeait sa chĂątellenie de La ChĂšze. Toutefois, la puissance territoriale d’Alain VI restait limitĂ©e. Les acquisitions du vicomte de Rohan dĂ©pendaient de la bonne volontĂ© ducale. Il arriva un moment oĂč Alain se retrouva freinĂ© dans son dĂ©sir d’expansion. A l’Est, il se heurta immanquablement au comte de La Marche et d’AngoulĂȘme, son parent et seigneur, mais aussi proche cousin et l’alliĂ© du duc de Bretagne. Par ailleurs, il devait partager son fief du PorhoĂ«t avec ses demi-frĂšres ChemillĂ©, cousins germains du duc de Bretagne. En janvier 1285, Thomas de ChemillĂ©, Ă©cuyer, mentionna qu’il s’était accordĂ© avec son frĂšre aĂźnĂ©, Alain, vicomte de Rohan, sur l’hĂ©ritage de leur mĂšre, AliĂ©nor de PorhoĂ«t. Le vicomte lui donnait la terre de La RiviĂšre, dans la paroisse de Pleumieuc, Ă©vĂȘchĂ© de Saint-Brieuc, et les villae de Saint-Sansom et Hoieu Heou dans la paroisse de BrĂ©hant-LoudĂ©ac. Thomas se disait pour cela homme et donc vassal de son frĂšre mais rĂ©servait le droit du comte de La Marche, seigneur de PorhoĂ«t [105]. La mĂȘme annĂ©e, Guy de ChemillĂ©, seigneur de Brissac, donna quittance Ă  Alain, vicomte de Rohan, sans doute son oncle, de 350 livres selon le testament de son frĂšre Jean de ChemillĂ© [106]. A l’Ouest, Alain VI ne pouvait espĂ©rer retrouver les fiefs de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp et de La Roche-Piriou encore entre les mains des Beaumer, eux-aussi proche parents du duc de Bretagne. Quelques actes le montrent. Le 19 octobre 1283, Thomas de Beaumer, seigneur de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp s’accorda avec Alain VI pour que les seigneurs de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp ne doivent l’obĂ©issance de leur terre au vicomte de Rohan qu’en la ville de Pontivy [107]. Deux ans plus tard, en 1285, le samedi aprĂšs la PentecĂŽte, Ă  Moncontour, le chevalier Alain de Querriguel arbitra un diffĂ©rend entre Alain, vicomte de Rohan, chevalier, et Thomas de Beaumer, seigneur de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp. Il devait se prononcer sur la plainte de Thomas qui avait dĂ©noncĂ© le vicomte de Rohan pour avoir Ă©tĂ© Ă  l’encontre de leur accord car le vicomte avait jugĂ© et fait pendre un voleur du fief de GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp ailleurs qu’à Pontivy. L’arbitre dĂ©cida de dĂ©bouter Thomas de Beaumer de sa plainte [108]. La prudence Ă©tait de rigueur car le fait de toucher aux biens de ces voisins et parents signifiait non seulement mĂ©contenter le duc de Bretagne, mais aussi le roi de France qui Ă©tait de plus en plus le recours de la haute aristocratie bretonne face aux empiĂ©tements du duc de Bretagne et de son administration. Le seigneur de PorhoĂ«t Ă©tait alors le trĂšs puissant seigneur de Lusignan, comte de La Marche et d’AngoulĂȘme, un des principaux feudataires du roi de France. Les ChemillĂ© Ă©taient de puissants seigneurs d’Anjou, dĂ©tenteurs des fiefs de Brissac et de ChemillĂ©. Ils Ă©taient alors intouchables. Toutefois, Alain VI entra en concurrence avec le duc de Bretagne. AprĂšs s’ĂȘtre entendu pour dĂ©pecer les biens des Lanvaux, le vicomte de Rohan commença en effet Ă  connaĂźtre quelques soucis avec Jean II, qui Ă  partir de son chĂąteau de Suscinio, voulait faire du Golfe du Morbihan un bassin purement ducal. Alain ne pouvait accĂ©der Ă  la mer et devait se contenter de rester cantonner au coeur de la Bretagne. Le vicomte de Rohan se tourna alors vers le roi de France. Le 27 novembre 1291, le vicomte de Rohan se plaignit ainsi devant le Parlement de Paris du duc de Bretagne qui ne cessait d’empiĂ©ter sur sa juridiction. Le duc s’était emparĂ© de ses droits sur des vignobles pour une valeur de 40 livres. Il avait louĂ© les terres du vicomte dans les paroisses de Plouray et de Mellionec pour une valeur de 1 000 livres, mais il avait ordonnĂ© des travaux pour le creusement de l’étang dit de Pontcallec qui inondĂšrent les terres du vicomte entraĂźnant des dommages pour 1 000 marcs. Les agissements des gens du duc, dans sa vicomtĂ©, avait coĂ»tĂ© Ă  Alain VI 100 livres. Les levĂ©es effectuĂ©es sur ordre du duc sur les hommes taillables du vicomte Ă©taient estimĂ©es Ă  1 000 marcs. Le vicomte de Rohan se plaignit encore des agissements du sĂ©nĂ©chal de PloĂ«rmel, de la puissance de la cour de PloĂ«rmel, que le comte ou duc de Bretagne avait reçu en hommage lige HervĂ© de LĂ©on pour ses fiefs dans la vicomtĂ© de Rohan [109]. Plusieurs autres actes rĂ©vĂšlent que les relations entre le vicomte de Rohan et le duc de Bretagne s’étaient en effet rafraichies, voire devinrent franchement mauvaises. Le duc Jean II Ă©tait revenu sur les dĂ©cisions de son pĂšre particuliĂšrement favorables Ă  Alain VI. Ce fut sur le cas des sĂ©nĂ©chaux hĂ©rĂ©ditaires de Rohan que Jean II revint. Le 26 janvier 1290, Ă  Auray, le duc Jean II jugea le dĂ©saccord entre Alain VI et Olivier, sĂ©nĂ©chal fĂ©odal de la vicomtĂ© de Rohan, sur la demande d’Olivier. Il dĂ©clara que les lettres donnĂ©es par le vicomte Ă  l’aĂŻeul d’Olivier, Olivier Le SĂ©nĂ©chal, chevalier, devaient ĂȘtre exĂ©cutĂ©es car elles Ă©taient scellĂ©es. En contrepartie, Olivier ne pouvait rien avoir des moulins que tenait le vicomte dans la ville de Rohan [110]. Jean II se pencha aussi sur l’affaire Lanvaux aux dĂ©pens d’Alain VI En 1289, le 25 octobre, Alain VI fut contraint de reconnaĂźtre Ă  sa sƓur Tiphaine, veuve de Geoffroy de Lanvaux, chevalier, dĂ©funt, par pitiĂ© et aumĂŽne, 40 livres de rente en viager pour son douaire reprĂ©sentant le tiers des biens de son Ă©poux [111]. En 1288, Jean II rendit un jugement, Ă  PloĂ«rmel, sur les rĂ©clamations du vicomte de Rohan. Comme ce dernier tenait les fiefs de Geoffroy d’Hennebont, Ă©cuyer, pour dettes depuis maintenant 15 ans, il les conservait car il les tenait selon la coutume depuis 14 ans et plus [112]. Il est Ă  remarquer que le duc Jean II acceptait constamment les demandes du vicomte de Rohan, mais aussi accordait son Ă©coute aux Lanvaux. Le 1er juillet 1298, il fit plus. En effet, Ă  Premur, prĂšs de Muzillac, il jugea encore le diffĂ©rend entre Alain VI et Alain de Lanvaux. Ce dernier demandait la restitution de ses terres dans les vicomtĂ©s de Rohan et de PorhoĂ«t, terres donnĂ©es par le duc en sa cour de PloĂ«rmel au vicomte, terres lui venant de son pĂšre, Geoffroy de Lanvaux, chevalier et de son grand-pĂšre, Alain de Lanvaux, chevalier, terres qui avaient Ă©tĂ© vendues sur ordre du duc Jean Ier au vicomte, soit le manoir du Griffet et la paroisse de Ploeuc. Alain de Lanvaux avait accusĂ© le vicomte, devant le duc, de parjure et de trahison et l’avait dĂ©fiĂ©, avec ses frĂšres, Guillaume, Jean, Raoul et Geoffroy, en gages de bataille », c’est-Ă -dire qu’il lui dĂ©clarait une guerre privĂ©e. Sur le conseil d’amis, de sages, en raison de l’ñge du vicomte, de l’impuissance de son corps le vicomte devant ĂȘtre malade, le duc de Bretagne annula le gage de bataille et accorda au vicomte les terres dites, dĂ©boutant Alain et ses frĂšres de leurs demandes [113]. Toutefois, un autre acte du 21 juillet 1299 rĂ©vĂšle que le duc Jean II donna Ă  Alain de Lanvaux le droit d’ĂȘtre payer par le vicomte de Rohan d’une somme de 3 000 livres en compensation de ses pertes [114]. Le coup dĂ»t ĂȘtre rude pour Alain VI car la somme Ă  payer Ă©tait Ă©norme. L’annĂ©e suivante, en janvier 1289, Ă  Nantes, Jean II rendit un nouveau jugement entre Alain VI et Geoffroy de Hennebont, Ă©cuyer, sur les terres que Geoffroy tenait dans la paroisse de Noyal, et sur les biens de Penbezu, de Steziou, et de CoĂ«t questel, sur les terres de la mĂšre de Geoffroy dans les villes de Kermenguy et de Kermcollen dans la paroisse de Plussulien, sur une place Ă  Corlay, et sur d’autres lieux dans la vicomtĂ© de Rohan. AprĂšs plusieurs altercations, le duc de Bretagne confirma que le vicomte de Rohan devait conserver ces biens. Geoffroy devait jurer sur les Evangiles de ne plus rien rĂ©clamer [115]. Vers la fin de sa vie, Alain VI a trĂšs certainement changĂ© de politique et s’est davantage tournĂ© vers les autres grands seigneurs du duchĂ© de Bretagne qui avaient eu Ă  souffrir des agissements du duc. Il s’allia aux Ă©ternels rivaux ducs de Bretagne, les Avaugour, hĂ©ritiers en ligne masculine des droits ducaux de la maison de Rennes. Les ducs de la maison de Dreux leurs avaient ravis leurs terres ancestrales du TrĂ©gor, du PenthiĂšvre, mais encore de Dinan. Ainsi, le fils aĂźnĂ© et hĂ©ritier d’Alain VI, Alain de Rohan, Ă©pousa AgnĂšs d’Avaugour, sans doute sa cousine germaine, fille d’Henri II d’Avaugour, adversaire du duc Jean II. Alain de Rohan rajouta la terre que sa mĂšre, Isabeau d’Avaugour, avait obtenue en dot dans le GoĂ«lo, soit le fief de Correc, Ă  la dot de son Ă©pouse. Selon le contrat de mariage en date du 9 octobre 1281, son futur beau-pĂšre, Henri II d’Avaugour, chevalier, seigneur de GoĂ«lo et de Mayenne, donna Ă  sa fille ainĂ©e, AgnĂšs d’Avaugour, 400 livres de rente Ă  percevoir sur la forĂȘt et le manoir de Garennes, avec le droit de parcours des bĂȘtes. En contrepartie, l’hĂ©ritier du vicomte devait lui obĂ©ir au chĂąteau de ChĂątelaudren comme juveigneur, c’est-Ă -dire en tant que vassal apparentĂ©. Comme Alain VI n’avait pas confiance dans la parole d’Henri d’Avaugour qui fut pendant si longtemps un fervent ennemi de sa maison et de celle des ducs de Bretagne de la maison de Dreux, il demanda des garanties Pierre Tournemine, Geoffroy Le Vicomte, Richard de Boisbou, Olivier de Boisbili, chevaliers, et Geoffroy Tournemine, autorisĂ© par son pĂšre, Pierre Tournemine, durent non seulement garantir l’accord sur leurs biens, mais se tenir comme otages d’Alain Ă  Pontivy [116]. Alain VI se rapprocha aussi des Clissons qui s’étaient rebellĂ©s contre le duc Jean Ier, ce qui leurs avaient coĂ»tĂ© une grande partie de leur influence dans le comtĂ© de Nantes, mais qui grĂące Ă  des mariages fructueux, Ă©taient parvenus Ă  devenir non seulement d’importants seigneurs normands, mais aussi les vassaux directs du roi de France. A la mort de son hĂ©ritier, Alain, en 1299, Alain VI maria son fils cadet Geoffroy Ă  Catherine de Clisson. Enfin, Jeanne de Rohan, fille d’Alain VI, Ă©pousa HervĂ© de LĂ©on, le plus important seigneur du LĂ©on, grand seigneur vannetais, qui avait vu ses cousins, les vicomtes de LĂ©on, dĂ©possĂ©dĂ©s de leurs fiefs par le duc tout comme ses autres proches parents, les Lanvaux-Hennebont. Le pĂšre d’HervĂ© fut celui qui se rĂ©volta contre Jean Ier. Depuis cette rĂ©volte, les LĂ©on n’avaient fait qu’accroĂźtre leur importance en Normandie et dans le pays chartrain. En mars 1286 un important traitĂ© entre HervĂ© de LĂ©on et Alain VI fut signĂ© devant la cour ducale de PloĂ«rmel. Comme le vicomte de Rohan avait promis en dot Ă  sa fille 100 livres de rente sur les paroisses de Noyal et de Beuzi dans l’évĂȘchĂ© de Vannes, 500 livres de monnaie courante et les levĂ©es de 200 livres sur la terre de Jeanne en GoĂ«lo lui venant de sa mĂšre, HervĂ© rĂ©clama immĂ©diatement le versement non seulement de la moitiĂ© de la dot prĂ©vu mais aussi les 180 rais de froment qu’HervĂ© de LĂ©on disait que le vicomte de Rohan avait levĂ©es dans sa chambre de Correc, sans compter les acquisitions faites hors du GoĂ«lo par le vicomte de Rohan et sa Ă©pouse, Isabeau d’Avaugour. La cour ducale dĂ©cida qu’il devait avoir 100 livres de rente, plus 1 500 livres, soit 500 livres pour la dot et 1 000 livres pour les retards de payement des 100 livres de rente, Ă  verser en quatre fois. HervĂ© de LĂ©on renonça alors Ă  ses revendications sur le GoĂ«lo [117]. L’affaire n’était toutefois pas encore totalement rĂ©glĂ©e en aoĂ»t 1296 puisqu’il y eut de nouveau un accord. HervĂ© rĂ©clamait en effet au vicomte la paroisse de Noyal. Le vicomte lui donna alors 100 livres de rente sur la paroisse de Plusulien, exceptĂ©s les villes marchandes, les forĂȘts et les garennes, Ă  condition qu’il devienne son homme, c’est-Ă -dire son vassal. Mais comme HervĂ© de LĂ©on s’était plaint de cette dĂ©cision au duc de Bretagne devant la cour de PloĂ«rmel, il fut dĂ©cidĂ© que les 100 livres devaient ĂȘtre assises sur la paroisse de Melrant, c’est-Ă -dire sur le lieu-dit La ville Robert sans doute Kerobert, sur les tenures de Guillaume, fils Le Gous de Broch, sur celles d’Eon, son frĂšre, sur celles d’Henri, fils de Josselin, en la ville Auclerc, sur les tenures de Guillaume, fils de Josselin, c’est-Ă -dire aussi sur les domaines du vicomte Ă  La BruyĂšre, soit le manoir et le moulin de Beaumont, le prĂ© de l’étang, le moulin de Pallas, toutes les moutures et foulages des terres et domaines dessus dits, sauf cinq arpents, c’est-Ă -dire encore sur la moitiĂ© de la terre jadis au fils Saliz de CoĂ«tsulan et sur le droit du sĂ©nĂ©chal fĂ©odal de Rohan, sauf ce qu’avait l’abbaye de Beauport sur le froment. La cour estima ces rentes Ă  85 livres par an. Pour les complĂ©ter, la rente de 100 livres devait ĂȘtre assise sur la paroisse de Baud, c’est-Ă -dire sur la ville de Hehe, sur la tenure de Cosquehec, sur la ville Conan, sur les tenures de Guillaume, etc [118]. Par ailleurs, l’ampleur de la fortune d’Alain VI se vĂ©rifie lorsque l’on s’attarde sur les problĂšmes familiaux que connut ce grand seigneur Ă  la fin de son existence. Malade en 1298, Alain Ă©tablit sa succession. Il avait eu de nombreux enfants de ses deux mariages. De sa premiĂšre Ă©pouse, Isabelle d’Avaugour, dame de Correc, il eut donc Jeanne, Ă©pouse d’HervĂ© de LĂ©on, Alain, l’hĂ©ritier prĂ©somptif de la maison de Rohan et trĂšs certainement Geoffroy. Il est trĂšs difficile de placer Isabelle d’Avaugour sur l’arbre gĂ©nĂ©alogique de la maison d’Avaugour, peut-ĂȘtre fut-elle la fille d’Alain d’Avaugour, seigneur de Dinan et de Mayenne, trĂšs opposĂ© Ă  son pĂšre, Henri d’Avaugour, ennemi jurĂ© des ducs de Bretagne de la maison de Dreux. Ces enfants du premier lit Ă©taient bien Ă©tablis en 1298 [119]. Alain, son fils aĂźnĂ©, devait adjoindre Ă  la part de son pĂšre, soit trĂšs certainement la vicomtĂ© de Rohan augmentĂ©e de la GormenĂ© et d’une partie du PorhoĂ«t, les biens hĂ©ritĂ©s de sa mĂšre dans le GoĂ«lo, soit le fief de Correc, sans compter, dans la mĂȘme rĂ©gion, des droits et des terres constituant la belle dot de sa femme. Pour Geoffroy, son pĂšre avait effectuĂ©, comme nous l’avons constatĂ© prĂ©cĂ©demment, de nombreuses acquisitions, peut-ĂȘtre en vue de son installation sur le siĂšge Ă©piscopal de Saint-Brieuc. Il fallut aussi prendre des dispositions pour les enfants qu’Alain VI eut de son second mariage avec Thomasse de La Roche-Bernard. Il est Ă  remarquer que cette derniĂšre Ă©tait membre d’un lignage jusque lĂ  sans histoire et surtout fidĂšle Ă  la cause des ducs de Bretagne de la maison de Dreux. Il est probable que le mariage d’Alain VI et de Thomasse intervint au moment oĂč les relations entre les ducs de Bretagne et le vicomte de Rohan devaient ĂȘtre particuliĂšrement cordiales, soit avant l’avĂšnement de Jean II. Il est fort possible qu’il eut un accord entre Alain VI et son fils aĂźnĂ© afin de garantir aux enfants de son second lit la jouissance de leurs parts. Ainsi, en 1298, le vendredi avant la NoĂ«l, Ă  Perret, Alain de Rohan, fils aĂźnĂ© et principal hĂ©ritier d’Alain, vicomte de Rohan, chevalier, alors malade, promit de donner Ă  ses frĂšres, Josselin dĂ©jĂ  bien dotĂ©, comme nous l’avons vu, par son pĂšre, Guy et Eon, en hĂ©ritage 600 livres de rente, soit 200 livres Ă  prendre sur les revenus de la terre de GormenĂ© au chĂąteau de Pontguegant et si nĂ©cessaire sur les revenus des moulins et sur les possessions des Rohan dans la paroisse de Saint-Telen, soit encore 200 livres Ă  prendre sur les revenus des bois de TĂ©lĂ©nĂ© et soit enfin 200 livres, Ă  percevoir sur les revenus des bois de CoĂ«tcastel, de Steheon, de Penbean, du Plesse et du Deroedon et sur le domaine de Tenovent. L’acte fut scellĂ© par les chevaliers Jean, sire de Beaumanoir, Thomas de ChemillĂ©, Thibaud de La FeuillĂ©e, par les Ă©cuyers Karou de Bodegat, Alain du Parc, Guillaume de Borquetel, tous vassaux de la vicomtĂ© de Rohan [120]. Au mĂȘme moment, devant la cour ducale de PloĂ«rmel, Alain VI et Alain de Rohan, chevalier, son fils, s’occupĂšrent du douaire de la future veuve d’Alain VI. Thomasse, vicomtesse de Rohan, devait recevoir 3 000 livres en deniers, 24 Ă©cuelles d’argent, 24 sauciers d’argent, 24 hanaps d’argent, 6 pots d’argent Ă  eau, 2 coupes d’argent, les joyaux, des couronnes et des chapeaux, tous les draps, les haras de Quenecan avec l’usage de la forĂȘt de QuĂ©nĂ©can, des terres Ă  Lanmeilec, Ă  Cavarn et Ă  ChĂąteau-Cren, les vaches dans les forĂȘts de LoudĂ©ac, de QuĂ©nĂ©can et de Poulancre, tout cela Ă  cause des bons services de Thomasse lors de la maladie du vicomte [121]. Si tout est en place pour protĂ©ger la veuve et les enfants du second lit d’Alain VI, tout fut remis en cause par la mort, non celle d’Alain VI, mais celle de son fils, Alain. En aoĂ»t 1299, Alain VI qui avait donc survĂ©cu Ă  son fils aĂźnĂ© fut contraint de payer au duc de Bretagne le droit de rachat pour la mort de son fils Ă  qui il avait donnĂ© en viager le tiers de toutes ses terres de Bretagne, ce qu’il nous indique la part qu’il avait reçu de son pĂšre. Il devait alors payer 1 300 livres, somme garantie par Thomas de ChemillĂ©, Geoffroy de Fresne, chevaliers et Alain Conen, Ă©cuyer [122]. Quasi au mĂȘme moment, le duc de Bretagne en profita pour empiĂ©ter sur son autoritĂ© dans la vicomtĂ© de Rohan. En effet, en juillet 1299, par lettres, Alain VI fut obligĂ© de reconnaĂźtre qu’au duc de Bretagne appartenait le profit des droits de ligeance, de rachat et de vente Ă  lever sur les juveigneurs de sa vicomtĂ© et de toutes ses terres de Bretagne [123]. Ainsi, le duc disposait d’une plus grande autoritĂ© sur les vassaux du vicomte de Rohan. AprĂšs la mort d’Alain de Rohan, Alain VI modifia ses dispositions successorales et certaines rĂ©clamations venant de proches parents durent ĂȘtre satisfaites. En 1299, au chĂąteau de Rohan, il donna Ă  ses fils, Josselin et Guiard de Rohan, issus du second lit, toutes les terres du royaume d’Angleterre qu’il possĂ©dait encore. Le problĂšme est de savoir lesquelles car nous n’en connaissons aucune Ă  cette date [124]. La mĂȘme annĂ©e, Alain, Ă©vĂȘque de Cornouaille, fit savoir qu’Alain VI avait Ă©mancipĂ© son fils, Olivier, clerc [125], ce qui permettait Ă  ce dernier de ne pas ĂȘtre soumis Ă  ses frĂšres aĂźnĂ©s et de pouvoir jouir en toute indĂ©pendance de sa part d’hĂ©ritage. Alain VI rĂ©gla le rĂšglement de la succession de Philippa, sa sƓur en 1301, devant la cour ducale de PloĂ«rmel, il s’accorda avec Olivier de TintĂ©niac, chevalier, et son Ă©pouse, Isabelle d’Avaugour, car ces derniers demandaient les joyaux de Phelippe, mĂšre d’Isabelle, les chevaux, les arrĂ©ages, les levĂ©es de terres. Le vicomte devait payer 20 livres de rente [126]. Le diffĂ©rend avec ses neveux se termina le 15 mars 1303 lorsque Jean de Beaumanoir, son beau-fils, fut chargĂ© de l’arbitrage et assura 125 livres de rente Ă  Geoffroy d’Avaugour et Ă  sa sƓur [127]. AprĂšs la mort de son fils aĂźnĂ©, Alain VI fut contraint ensuite de gĂ©rer les consĂ©quences du dĂ©cĂšs de son fils puĂźnĂ© et successeur putatif, Geoffroy, qui mourut quelques mois avant lui, en 1303, laissant une veuve, Catherine de Clisson qui se plaignit de son douaire. En aoĂ»t 1303, le vicomte de Rohan et Catherine de Clisson, s’accordĂšrent devant le duc de Bretagne, sur les rĂ©clamations de la veuve de Geoffroy de Rohan. Cette derniĂšre demandait en douaire, selon son contrat de mariage, le tiers de la vicomtĂ© de Rohan et de toutes les terres dans la vicomtĂ© de PorhoĂ«t ou 500 livres de rente. Elle n’obtint que 100 livres payables en deux fois et une rente de 50 livres [128]. Il ne faut pas oublier que Catherine n’était pas devenue vicomtesse de Rohan. A la mort d’Alain VI en 1304, ce fut donc son troisiĂšme fils, Josselin, qui lui succĂ©da et qui fut contraint de s’occuper de la succession de son pĂšre. En 1305, Josselin de Rohan et son frĂšre Olivier se partagĂšrent les biens de leur pĂšre [129]. En 1307, un accord fut Ă©tabli de mĂȘme sur le douaire de Thomasse, veuve d’Alain VI, mĂšre du vicomte Josselin, et sur les parts des diffĂ©rents frĂšres cadets de Josselin. Devant la cour ducale de PloĂ«rmel, Josselin s’accorda avec sa mĂšre. Les meubles du vicomte et de la vicomtesse Ă©taient laissĂ©s Ă  Josselin qui devait payer les dettes de son pĂšre. Thomasse conservait la moitiĂ© de la donation testamentaire de son Ă©poux et ses bijoux en viager. Elle devait avoir la moitiĂ© des biens acquis lors de son mariage et recevoir le douaire habituel qui, selon la tradition familiale, consistait en la chĂątellenie de Corlay, mais aussi elle devait recevoir la moitiĂ© des revenus du haras de Quenecan et le bois de Poulancre. Il fut aussi dĂ©cidĂ© qu’Olivier de Rohan, frĂšre du vicomte Josselin et son hĂ©ritier prĂ©somptif, devait prĂȘter hommage Ă  son frĂšre et recevoir 1 200 livres de rente. Il devait ĂȘtre aussi sous la garde de son beau-frĂšre, le seigneur de Beaumanoir [130], sans doute parce qu’il Ă©tait alors mineur. Par ailleurs, il est possible de penser que le nouveau vicomte ne s’entendait ni avec sa mĂšre, ni avec son frĂšre. Mais cet accord ne servit Ă  rien car peu temps plus tard Josselin dĂ©cĂ©da Ă  son tour. Ce fut donc Olivier de Rohan, devenu Olivier II, vicomte de Rohan, qui dut se charger de mettre fin Ă  la succession de son pĂšre. Il est vraisemblable que les dĂ©cĂšs coup sur coup d’Alain et de Geoffroy, fils d’Alain VI, d’Alain VI lui-mĂȘme, puis de Josselin, coĂ»tĂšrent trĂšs chers au nouveau vicomte de Rohan car il fallut non seulement payer les droits de rachat au duc, soit un tiers de tous les revenus annuels de la maison de Rohan en Bretagne, mais aussi s’occuper des diffĂ©rents hĂ©ritiers un document Ă©trange, qui semble confirmer l’hypothĂšse selon laquelle Josselin et Olivier de Rohan ne s’entendaient guĂšre, en date du 9 janvier 1307, montre que Geoffroy d’Avaugour Ă©tait l’hĂ©ritier pour partie de Josselin, vicomte de Rohan. Il rĂ©clamait 125 livres. Olivier, nouveau vicomte de Rohan, lui accorda 75 livres de rente [131]. Un autre document en date d’octobre 1307, toujours enregistrĂ© devant la cour ducale, rĂ©vĂšle qu’Olivier II s’accorda avec la vicomtesse douairiĂšre Thomasse. Ce document fournit d’importants dĂ©tails. Thomasse conservait en douaire la chĂątellenie de Corlay et la paroisse de Plusulien. L’assiette devait ĂȘtre estimĂ©e par Jean du Quelennec, Henri de CoĂ«thuhan, tous deux chevaliers, maĂźtre Jean de LoudĂ©ac, Olivier de La Motte et Alain Conain. Thomasse devait avoir la moitiĂ© des acquisitions rĂ©alisĂ©es lors de son mariage. Elle pouvait rester Ă  partir d’aoĂ»t dans la demeure ducale, afin de tenir ses plaids », et cela pendant deux ans, avec ses gens, soit un chevalier et un allouĂ©, Denise pour demoisselle, deux Ă©cuyers, soit Fauyt et un autre, Geoffroy Le Gentilhomme comme chambellan, Dom Guillaume des Noyers comme chapelain, le grand maĂźtre comme valet de chambre, Postel pour cuisinier, Aillet et Oignon pour charretiers. Elle devait encore obtenir 300 livres de rente payables en deux fois chaque annĂ©e. Le vicomte devait payer toutes ses dettes. Sa sƓur, BĂ©atrix de Rohan, devait ĂȘtre en compagnie de sa mĂšre depuis la NoĂ«l et pendant un an, avec Lorette, sa demoiselle, Henri de La Haye, son Ă©cuyer et Menguiot, son chambellan, et un palefrenier. Elle devait recevoir aussi 100 livres de rente. Le vicomte s’engagea Ă  la marier au bout d’un an. Sa dot devait ĂȘtre estimĂ©e par le seigneur de Rochefort et Geoffroy d’Avaugour, ou Ă  dĂ©faut par le duc de Bretagne lui-mĂȘme. BĂ©atrix aurait alors 50 livres de rente, les bois de Normandie, les bois de la chĂątellenie de Plusulien. Cette dot serait garantie sur les biens de Jean du Quelenec et de Pierre de Bodegat [132]. Cette succession complexe rĂ©vĂšle l’immense fortune d’Alain VI qui Ă©tait devenu un des plus grands seigneurs du duchĂ© de Bretagne. Sa fortune est typique de celle d’un grand seigneur car elle Ă©tait composĂ©e de chĂąteaux, de terres, de droits seigneuriaux en Bretagne, en Normandie et en Angleterre. Ses revenus dans le duchĂ© de Bretagne peuvent ĂȘtre estimĂ©s Ă  environ 4 000 livres de revenus. Par comparaison, le duc de Bretagne retirait de son duchĂ© un revenu d’environ 20 000 livres. Comme tous seigneurs de son temps, Alain VI disposait de rĂ©serves en bijoux et en vaisselles d’argent, prĂȘtes Ă  partir Ă  la fonte en cas de soucis et lui permettant de jouer un rĂŽle de banquier auprĂšs de ses vassaux connaissant des difficultĂ©s pĂ©cuniaires. Ces rĂ©serves Ă©taient particuliĂšrement abondantes. Comme le montre l’entourage que reçut sa veuve en douaire, cette fortune lui permettait aussi de disposer d’une domesticitĂ© abondante et hiĂ©rarchisĂ©e. Ainsi, le long rĂšgne d’Alain VI, couvrant toute la moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, fut essentiel pour la maison de Rohan qui connut alors une double transformation. Tout d’abord, la structure de la fortune du vicomte de Rohan fut modifiĂ©e. Comme pour les autres membres de l’aristocratie anglo-normande, elle Ă©tait composĂ©e de terres et de droits des deux cĂŽtĂ©s de La Manche. En choisissant le camp des CapĂ©tiens qui imposĂšrent l’un des leurs sur le trĂŽne breton, les vicomtes de Rohan durent faire un choix et dĂ©cidĂšrent de rester dans la pĂ©ninsule armoricaine. Ce fut Ă  partir de ce moment, et grĂące Ă  des alliances matrimoniales particuliĂšrement avantageuses, que les vicomtes de Rohan amplifiĂšrent leur prĂ©sence en Bretagne. Alain VI en fut le maĂźtre d’Ɠuvre. Il hĂ©rita et augmenta les hĂ©ritages lui venant de son pĂšre et de sa mĂšre. Il utilisa son argent pour acheter de nouvelles terres et de nouveaux droits. Il usa de son influence auprĂšs du duc de Bretagne afin de contraindre ses vassaux Ă  lui cĂ©der des pans entiers de leurs patrimoines. Ces mĂ©thodes peuvent ĂȘtre qualifiĂ©es de peu recommandables. Il alla jusqu’à spolier ses neveux les Lanvaux ou les Avaugour. Il fut mĂȘme excommuniĂ© pour ses pratiques [133]. Par ailleurs, ce fut Alain VI qui Ă©mancipa la maison de Rohan et en fit une entitĂ© politique cohĂ©rente. Sous ses prĂ©dĂ©cesseurs, mais aussi pendant une grande partie de son rĂšgne, l’influence du vicomte de Rohan dĂ©pendait de ses plus proches alliĂ©s et parents, les ducs de Bretagne. A partir de l’avĂšnement de Jean II, Alain VI prit ses distances et, comme de nombreux autres membres de l’aristocratie bretonne, rechercha les moyens de s’opposer aux empiĂ©tements de l’administration ducale. Il se tourna alors vers le roi de France. Devenir seulement un grand seigneur, alliĂ© aux autres grandes familles bretonnes et non plus aux ducs de Bretagne de la maison de Dreux, permettait aux vicomtes de Rohan de connaĂźtre l’expansion rĂȘvĂ©e par Alain VI et ses prĂ©dĂ©cesseurs. Toutefois, la prĂ©sence ducale Ă©tait devenue un obstacle Ă  l’Est, Ă  l’Ouest, au Nord et au Sud de la vicomtĂ© de Rohan. Les ducs de Bretagne de la maison de Dreux et leurs alliĂ©s et parents Ă©taient bien trop puissants pour qu’Alain VI ou mĂȘme son fils et hĂ©ritier, Olivier puissent continuer l’expansion de la maison de Rohan. Il fallut la guerre de Succession de Bretagne 1341-1381 et les difficultĂ©s des ducs de Bretagne pour voir la maison de Rohan reprendre son expansion, reprendre le GuĂ©mĂ©nĂ©-Guingamp, obtenir le fief ducal de La Roche-Moisan, intĂ©grer tous les fiefs de la maison de LĂ©on en 1363 et une grande partie de ceux d’Olivier de Clisson, seigneur de Clisson et de PorhoĂ«t mort en 1404. [1] ThĂšse soutenue Ă  l’UniverstitĂ© de Lille III, le 12 janvier 2007, sous la direction conjointe du professeur Bertrand Schnerb, de l’universitĂ© de Lille III, et du professeur Michael Jones, de l’universitĂ© de Nottingham MORICE, Dom Hyacinthe, MĂ©moires pour servir de preuves Ă  l’histoire ecclĂ©siastique et civile de Bretagne, Paris, 1742-1746 Dom MORICE, pr.[3] HALGOUET H. du, La vicomtĂ© de Rohan et ses seigneurs, Saint-Brieuc, 1921[4] Voir SEABOURNE G., Eleanor of Brittany and her treatment by King John and Henry III », dans Nottingham Medieval Studies, 2007, vol. LI, p. 73-106[5] Voir gĂ©nĂ©alogies de Rohan[6] GUILLOTEL H., De la vicomtĂ© de Rennes Ă  la vicomtĂ© de PorhoĂ«t fin du Xe-milieu du XIIe siĂšcle », dans t. LXXII, 1995, p. 5-23[7] HALGOUET, op. cit.,p. 10[10] Catalogue des actes de Philippe Auguste, par LĂ©opold DELISLE, Paris, 1856, p. 229-230, n° 1000 A, original communiquĂ© par A. de La Borderie en juin 1856.[12] HOUTS E. van , L’exil dans l’espace anglo-normand », dans La Normandie et l’Angleterre au Moyen Age, colloque de Cerisy-la-Salle 4-7 octobre 2003, Caen, 2003, p. 122-123[13] Voir gĂ©nĂ©alogie des Rohan[14] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1074-1075, copie de du Paz, français.[16] Voir POWER D., The Norman Frontier in the Twelfth and Thirteenth Centuries, Cambridge, 2004, p. 462-463.[17] Dom MORICE, pr., t. I, col. 837 ; GESLIN de BOURGOGNE J. et BARTHELEMY A. de, Les anciens Ă©vĂȘchĂ©s de Bretagne. Histoire et monuments 6 vol., Paris, 1855-1879, t. IV, p. 71, n° XLV.[18] BibliothĂšque Municipale Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1691, n° 1, vidimus de Tanguy du Chastel, chevalier, garde de la prĂ©vĂŽtĂ© de Paris, parchemin, 37 cm x 9, 7 cm ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 846, d’aprĂšs Titres de Blain » ; LOBINEAU Histoire de Bretagne preuves, Preuves, Paris, 1707, t. II, col. 376.[19] En 1225, Olivier, vicomte de Rohan, croisĂ©, devant R., Ă©vĂȘque de Cornouaille, et R., Ă©vĂȘque de Nantes, attesta, que pour le salut de son Ăąme, il avait donnĂ© Ă  l’abbaye de Beauport ce que son frĂšre, Geoffroy, jadis vicomte de Rohan, avait donnĂ© par testament, soit 20 quartiers de froment sur les moulins de Corlay. Il leurs donnait aussi sur la forĂȘt de QuĂ©nĂ©can tant en porcs qu’en jument et en nourriture ce qu’il avait en commun Dom MORICE, pr., t. I, col. 856, d’aprĂšs Titres de Beauport ».[20] En 1221, Eudes, fils de comte, concĂ©da en hĂ©ritage Ă  Alain, vicomte de Rohan et Ă  ses hĂ©ritiers, pour le service d’Alain, la paroisse de Mohon, avec tous les usages et possessions dans la forĂȘt de LannouĂ©, des bois verts et morts dans son domaine de Bodieuc, et un pacage de cent porcs et cent boeufs. Pierre, fils de Juhel, sĂ©nĂ©chal de Bretagne, scella l’acte Archives dĂ©partementales du Morbihan fonds chĂąteau de Kerguehennec, 20 J 7, original sur parchemin, observation acte qui jadis Ă©tait scellĂ© de deux sceaux pendant sigillo Petri filii JudicaĂ«lis, seneschalli Britannae » ; t. VI, p. 164, n° LXXI, d’aprĂšs un acte conservĂ© dans les archives de M. de JanzĂ© ; ROSENZWEIG L., Cartulaire gĂ©nĂ©ral du Morbihan Cartulaire Morb., Vannes, 1893, p. 206, n° 254.[21] BibliothĂšque Nationale de France ms. français 22325, extraits de cartulaire de Bretagne, anciennement des Blancs-Manteaux, n° 41, p. 801 ; Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1689, fr. 1533, vidimus de 1251 et de 1253 = Dom MORICE ., pr., t. I, col. 871.[22] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1696, n° 1, vidimus des 14e et 15e siĂšcles, parchemin, 15,8 cm x 7, 8 cm ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 872, d’aprĂšs Titres de Blain ».[23] Dom MORICE, pr., t. I, col. 869, d’aprĂšs Titres de Blain ».[24] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1691, n° 1, parchemin 14,5 cm x 5 cm, reste d’une simple queue ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 870, d’aprĂšs Titres de Blain ».[25] Comme il Ă©tait trop jeune et n’avait pas encore de sceau, il fit placer celui de son pĂšre au bas de l’acte Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1691, n° 2, observation vidimus du 9 avril 1395 dĂ©livrĂ© par la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de PloĂ«rmel Ă  partir d’un autre vidimus de Jean Ier le Roux d’avril 1254 ou 1255, parchemin, 31 cm x 17 cm, reste de deux double queues de parchemin ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 865-866, copie ; ms. français 22325, p. 865, copie ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 214-215, n° 262.[26] Dom MORICE, pr., t. I, col. 878, d’aprĂšs Titres de Bon Repos ».[27] Voir JONES M. , Notes sur quelques familles bretonnes en Angleterre aprĂšs la conquĂȘte normande », dans 1981, t. LVIII, p. 73-97.[28] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1691, n° 1, parchemin, 12, 8 cm x 8 cm, reste d’une double queue ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 832, d’aprĂšs Titres de Blain ».[29] Dom MORICE, pr., t. I, col. 889.[30] En 1235, Josselin de Rohan, seigneur de Montfort et de Noyal, ratifia la donation par son Ă©pouse, Mathilde, Ă  l’abbaye de Bon Repos de ses dĂźmes sur la terre dite Kereven-Hubert Dom MORICE, pr., t. I, col. 893, d’aprĂšs Titres de Bon Repos ». En janvier 1240 nouveau style, Josselin de Rohan, seigneur de Montfort, avec l’accord de son Ă©pouse, Mathilde, confirma la donation par les anciens seigneurs de Montfort au prieurĂ© Saint-Nicolas de Montfort de son usage dans la forĂȘt de Collon, soit les bois morts pour le four et les bois vivants pour la rĂ©paration des clĂŽtures Dom MORICE, pr., t. I, col. 913, d’aprĂšs Titres de Saint-Melaine ».[31] ms. français 22319, chĂąteau de VitrĂ©, p. 147-148 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 903, publication partielle ; LA BORDERIE A., Recueil d’actes inĂ©dits des ducs et princes de Bretagne, XIe, XIIe, XIIIe siĂšcles », dans Bulletin et mĂ©moire de la sociĂ©tĂ© archĂ©ologique du dĂ©partement d’Ile-et-Vilaine, t. XIX, 1889, n° 108.[32] fonds français 22330, p. 38 et Dom MORICE, pr., t. I, col. 910.[33] fonds français 22330, p. 23 ; Archives dĂ©partementales d’Ile-et-Vilaine fonds HĂ©vin, dossier 53, p. 5 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 912-913, d’aprĂšs Cartulaire d’Alençon » ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 221, n° 272.[34] fonds français 22330, p. 25 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 916. ; Cartulaire de la seigneurie de FougĂšres, connu sous le nom de Cartulaire d’Alençon Cartulaire d’Alençon, Ă©d. J. AubergĂ©, Rennes, 1913, p. 170-171, acte n° XLV.[35] fonds français 22330, p. 27 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 919-920 ; fonds HĂ©vin, dossier 53, p. 7 ; Cartulaire d’Alençon, op. cit., p. 172-174, acte n° XLVIII.[36] fonds de Rohan-Chabot, parchemin scellĂ© de cinq sceaux sur double queue ; 1 E 1471 ; fonds HĂ©vin, dossier 53, p. 12 ; fonds français 22330, p. 29 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 933-935 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 223-226, n° 275 ; Cartulaire d’Alençon, op. cit., p. 175-178, acte n° XLIX.[37] 1251, 17 octobre, acte par lequel Josselin de Rohan reconnaĂźt avoir reçu du vicomte de Rohan la terre de Noyal Pontivy fonds du chĂąteau de Kerguehennec, 20 J 7 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., n° 279.[38] Dom MORICE, pr., t. I, col. 956[39] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, vidimus du 3 avril 1394[40] ms. français 22325, p. 824, copie ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 961-962, titre de Blain[41] Dom MORICE, pr., t. I, col. 962-963, titre de Kercado[42] Dom MORICE, pr., t. I, col. 968-970, copie de l’original, titres de Kercado.[43] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1692, n° 1, parchemin 25, 3 cm x 11 cm ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 878, copie.[44] fonds chĂąteau de Kerguehennec, 20 J 7 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1081 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 270, n° 335.[45] Voir GĂ©nĂ©alogie des Lanvaux.[46] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1701, 1545 ; Dom MORICE, Pr., t. I, col. 862-863 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., n° 259. Un vidimus d’Alain de Lanvaux, seigneur et chevalier, datĂ© du 22 juillet 1257, confirme les lettres de son pĂšre, Geoffroy datĂ©es de 1228 et de Geoffroy de Lanvaux, son fils, au vicomte de Rohan, portant sur l’accord relatif Ă  diverses possessions, dont le droit de manger, pour les seigneurs de Lanvaux au manoir de Borgeil Cartulaire Morbihan, op. cit., p. 243-244, n° 297.[47] POCQUET DU HAUT-JUSSE et LA BORDERIE A. de, Histoire de la Bretagne, 6 vol., Rennes-Paris,1896-1914, Mayenne, 1975, t. III, , p. 343, note 4.[48] E. 176, n° 13 ; Dom MORICE, Histoire, op. cit., t. I, col. 171 ; ARCHER J., Une analyse du dĂ©veloppement des pouvoirs des ducs de Bretagne auprĂšs de leurs vassaux 1203-1305, MĂ©moire de maĂźtrise, Rennes, 1996, p. 95, note 35.[49] POCQUET DU HAUT-JUSSE Le plus ancien rĂŽle des comptes du duchĂ©, 1262 », dans 1946, p. 49-68.[50] Archer, op. cit., p. 95, n° 15[51] Lettres d’HervĂ© de LĂ©on datĂ©es de septembre 1260 Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1691, n° 3 ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 871 ; Dom MORICE, Pr., t. I, col. 979-980.[52] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 242-243, n° 297.[53] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 269, n° 332, Archives de Kerguehennec, acte non trouvĂ© dans archives de Kerguehennec.[54] fonds chĂąteau de Kerguehennec, 20 H 7 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 271-273, n° 339.[55] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 273-275, n° 340.[56] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1008[57] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1007[58] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1691, n° 4, original scellĂ©, parchemin, 15, 2 cm x 7, 8 cm A touz celz que cestes presentes letres verront ou orront, Jahan, duc de Bretaigne, saluz en nostre segnour. Sachent nostre feal e nostrĂ© amĂ© ait empris guerre contre Gefrey de lanvax, chevalier, pour nous, lequel Gefrey nous guerreyot, nous avons graer et octroyĂ© Ă  celui Alen, visconte, que nous ne noz ers ne feront pez o celui Gefreyn ne Ă  ses eers sans la sentement et senz la volentĂ© audit visconte ou asses ers. Ce fut donĂ© Ă  Venes le jour de samedi apres la Sainte Croix de setembre en l’an nostre segnour m. cclxxii ». Voir encore Dom MORICE, pr., t. I, col. 1027 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 286, n° 352 d’aprĂšs fonds du chĂąteau de Kerguehennec mais non trouvĂ© aux Dom MORICE, pr., t. I, col. 1030 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 286-287, n° 353 d’aprĂšs fonds du chĂąteau de Kerguehennec mais non trouvĂ© aux Dom MORICE, pr., t. I, col. 1032-1033 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 289-290, n° 356 d’aprĂšs fonds du chĂąteau de Kerguehennec mais non trouvĂ© aux Dom MORICE, pr., t. I, col. 1025 ; t. IV, p. 248, n° II, abbaye de Lantenac.[62] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1024-1025, Blain[63] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1024-1025, Blain[64] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1026, Blain ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 282, n° 347.[65] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1028, Blain ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 285, n° 350.[66] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1697, fr. 1541 ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 884.[67] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1040, Blain.[68] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1697, fr. 1541 ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 861 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 982.[69] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1049, Blain.[70] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 303-304, n° 378.[71] fonds français 22 337, copie sur parchemin, titre de Blain ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 337-338, n° 413.[72] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1695, fr. 1539 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 341-342, n° 417.[73] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1082, Blain.[74] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1701, fr. 1545 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 365-366, n° 441.[75] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 302, n° 376 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1045, Blain.[76] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1069, Blain.[77] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1073-1074, Blain.[78] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1073, Blain.[79] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1078, Blain.[80] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1701, fr. 1545.[81] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 337, n° 412.[82] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1098, Blain.[83] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1109, Blain.[84] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1109-1110, Blain.[85] MORVAN F., Le Livre des Ostz 1294. Un Ă©clairage sur les rapports du duc avec la noblesse bretonne Ă  la fin du XIIIe siĂšcle », dans Jean KerhervĂ©, Noblesses de Bretagne du Moyen Age Ă  nos jours, Rennes, 1999, p. 37-89.[86] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan... p. 95-97. Trois documents permettent de connaĂźtre l’importance de la vicomtĂ© au XVe siĂšcle les dĂ©nombrements effectuĂ©s Ă  la mort d’Alain IX pour le rachat de ses terres en 1461 archives du chĂąteau des Forges de LanouĂ©e, un aveu de 1471 rendu par Tristan du Perrier, alors tuteur de Jean II Chambre des Comptes de Bretagne. Loire-Atlantique, B 1982 et enfin un MĂ©moire pour la prĂ©sĂ©ance aux Etats de 1479. Le Rohan se trouve divisĂ©, dans l’aveu de 1471, en trois membres la vicomtĂ© proprement dite ou seigneurie de Rohan, la chĂątellenie de Goarec et la seigneurie de Corlay. La seigneurie de Rohan comprenait 51 paroisses ou trĂȘves MĂ»r et ses trĂȘves de Saint-Guen et de Saint-Connec, Saint-Caradec, Saint-Gonneri, Croixanvec, Neuillac et ses trĂȘves de Kergrist et de HĂ©monstoir, Cleguerec partie sud, Seglien moins la trĂȘve de Lichernin ou Lescharlin qui Ă©tait en GuĂ©menĂ©, Malguenac et sa trĂȘve de Stival, Guern et ses trĂȘves de Lomeltro et de Saint-Michel, Pontivy et CohazĂ©, Noyal-Pontivy et ses trĂȘves de Saint-Geran, de Gueltas, de Kerfourn et de Saint-Thuriau, Saint-Gouvry, Saint-Samson les villages les plus rapprochĂ©s de Rohan, Rohan, CrĂ©din, Pleugriffet, Reguini, Radenac et sa trĂȘve de Saint-Fiacre, Naizin, Moustoir, Remungol, Plumeliau et sa trĂȘve de Saint-Nicolas-des-Eaux, Bieuzi et sa trĂȘve de Castennec, Melrand, Baud, Guenin, Remungol, MorĂ©ac et sa trĂȘve de Millerou, LocminĂ©, Saint-Allouestre et sa trĂȘve de BulĂ©on, Bignan, Saint-Jean-Brevelay partie nord, Moustoirac, Plumelin, Camors. La chĂątellenie de Goarec ou de Gouarec s’étendait sur 13 paroisses ou trĂȘves Plourai, Mellionnec, Plouguernevel en partie et ses trĂȘves de Saint-Gilles et Gouarec, Pellan ou PlĂ©lauff, Lescouet en partie, Silfiac en partie et ses trĂȘves de Penret ou Perret, Cleguerec partie nord et ses trĂȘves de Sainte-Brigitte et Saint-Aignan, Saint-Caradec-Tregomel, enclavĂ© dans le GuĂ©menĂ©.[87] FLOQUET C., ChĂąteaux et manoirs bretons des Rohans, LoudĂ©ac, 1989, p. 71.[88] Voir la liste fournie HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan, op. cit., p. 14[89] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan..., op. cit., p. 97 La seigneurie de CorlĂ© ou de Corlay comprenait 12 paroisses ou trĂȘves Corlay, Saint-Martin-des-PrĂšs, MerlĂ©ac et sa trĂȘve de Le Quilio, Saint-Mayeuc et ses trĂȘves de Saint-Gilles-Vieux-MarchĂ© et de Caurel, Laniscat et ses trĂȘves de Saint-Guelven, de Rosquelfen et de Saint-Igeau, Plussulien . DĂšs le XIIe siĂšcle, Corlay et MĂ»r ne firent qu’un seul fief avec deux seigneuries distinctes. Celle du MĂ»r appartient Ă  la maison du mĂȘme nom, dont Cadoret de MĂ»r, attestĂ© en 1184, fut l’ancĂȘtre de la maison de La RiviĂšre-MĂ»r. Celle de Corlay Ă©tait plus Ă©tendue et occupait un massif accidentĂ© servant de noeud aux trois principales chaĂźnes bretonnes, le MenĂ©, l’ArhĂšs et les Montagnes Noires. Elle avait pour Ă©lĂ©ment principal la forĂȘt de Poulancre formant avec les bois de MĂ»r, de Caurel, du Quelenec, du Roz, une masse forestiĂšre presque ininterrompue. La forteresse de Corlay se situait prĂšs du point de jonction des deux vallĂ©es de Gourveaux et de La Martyre, dont les eaux descendent au Blavet par un dĂ©filĂ© rocheux. Elle aurait Ă©tĂ© dĂ©truite par le feu aprĂšs l’avĂšnement d’Alain Fergent et n’aurait pas Ă©tĂ© reconstruite. M. de Keranflec’h en dĂ©couvert les vestiges Ă  Saint-Gilles-Vieux-MarchĂ©. En 1198, les Rohan dĂ©cidĂšrent d’édifier Ă  Corlay, semble-t-il, un nouveau chĂąteau, ne laissant que les ruines de la forteresse primitive op. cit., p. 11. La seigneurie proprement dite de Corlay Ă©tait constituĂ©e des paroisses qui ont invariablement formĂ© son territoire Corlay avec une partie de Haut-Corlay, Plussulien, Laniscat comprenant Rosquelven, Saint-Gelven, et Saint-Igneaus, ses trĂȘves, Saint-Martin-des-PrĂšs, MerlĂ©ac avec Saint-LĂ©on et le Quillio sa trĂȘve, localitĂ©s citĂ©es dans les fondations de l’abbaye de Bon-Repos op. cit., p. 12.[90] Quatre paroisses Noyal, Saint Gonnery, Melrand, Remungol, MorĂ©ac.[91] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan.., op. cit., .p. 2 ; TONNERRE Naissance de la Bretagne, GĂ©ographie historique et structures sociales de la Bretagne mĂ©ridionale Nantais et Vannetais de la fin du VIIIe siĂšcle Ă  la fin du XIIe siĂšcle, Angers, 1994, p. 512 le chĂąteau de Castennec est situĂ© sur un Ă©peron, autour duquel le Blavet fait un mĂ©andre orientĂ© nord-sud et le long de 900 mĂštres, il culmine Ă  75 mĂštres, soit 40 mĂštres au dessus du Blavet » ; LE MENE Histoire du diocĂšse de Vannes, , op. cit., t. I, p. 67 Castennec est formĂ© d’une enceinte triangulaire, d’un large fossĂ© bordĂ© d’un talus et de trois Ă  quatre tertres. NaguĂšre, il possĂ©dait une tour carrĂ©e protĂ©gĂ©e par une nouvelle douve. Il appartenait Ă  l’origine aux vicomtes de PorhoĂ«t » ; FLOQUET, op. cit., p. 66 Il construit au XIe siĂšcle sur le site ancien de Sulis ou Sulim ; PESNEL L., Les mottes castrales et les enceintes circulaires du Morbihan occidental, XIe-XIIIe siĂšcle, mĂ©moire de maĂźtrise, Brest, 1993, p. 181 Il se situe au lieu-dit la Couarde. Sur un Ă©peron aux pentes abruptes se dresse les restes d’une tour carrĂ©e sous un amas de ruines, contrĂŽlant le goulet d’un Ă©peron barrĂ© ».[92] FLOQUET, op. cit., p. 71 ; LE MENE, Histoire... du diocĂšse de Vannes, op. cit., t. II, p. 324 Il est construit en 1127 Dom MORICE, pr., t. I, col. 554 et dĂ©truit par les Anglais en 1342 »[93] TONNERRE, op. cit., p. 512 Rohan est une paroisse rĂ©cente, datant de 1387 et minuscule, Ă  peine 50 hectares[94] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan..., op. cit., p. 13 La seigneurie de Gowarec ou Gouarec dĂ©pendait certainement de Corlay, fixĂ©e sur le territoire de Plouguernevel, en la trĂȘve de Saint-Gilles et se situait au confluent du Sullon et du Blavet. Les Rohan en firent une chĂątellenie en 1280. Selon OgĂ©e, il existait Ă  Gouarec, en 1400 un ancien chĂąteau », confirmĂ© par l’aveu de 1471 apparence de ville forte ... et de grandes douves »[95] LE MENE, Histoire... du diocĂšse de Vannes, op. cit., t. I, p. 173 et p. 357 le chĂąteau des Salles en Sainte-Brigitte fut construit au XIe siĂšcle par les vicomtes de PorhoĂ«t et appartint vers 1116 aux Rohan ».[96] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan..., op. cit., p. 109-110 la rĂ©sidence des vicomtes de Rohan dans la chĂątellenie de Gouarec Ă©tait le manoir de Penret, appelĂ© aussi les Salles de Penret, Ă  la lisiĂšre de la forĂȘt de QuĂ©nĂ©can, et sur les bords d’un vaste Ă©tang. SituĂ© en Sainte-Marguerite, il a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© Ă  l’emplacement d’une villa gallo-romaine. Vraisemblablement, les Rohan s’établirent en ce lieu dĂšs le dĂ©but de leur occupation, attirĂ©s, comme Ă  Castel-Noec, par les vestiges d’une occupation ancienne. Une donation datant de 1232 en faveur de l’abbaye de Bon-Repos est signĂ©e Ă  Penret LE MENE, op. cit., t. I, p. 125.[97] FLOQUET, op. cit., p. 108 et 333 le chĂąteau de la Salle en Pontivy Ă©tait ruinĂ© depuis 130 ans selon le mĂ©moire de Jean II de Rohan. POTIER DE COURCY P., Nobiliaire et armorial de Bretagne, 2 vol., Mayenne, 1ere Ă©dition, 1846, 7e Ă©dition, 1993, t. I, p. 498 les Rohan sont les seigneurs immĂ©diats de Pontivy en GohazĂ©.[98] FLOQUET, op. cit., p. 341.[99] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan..., op. cit., p. 23[100] LE MENE, Histoire... du diocĂšse de Vannes, , op. cit., t. II, p. 108 Alain VI l’avait en 1284, alors que les Lanvaux en Ă©taient les seigneurs encore en 1260. FLOQUET, op. cit., p. 164 le chĂąteau fut rasĂ© au XVIe siĂšcle.[101] LE MENE, Histoire... du diocĂšse de Vannes, , op. cit., t. II, p. 208 prĂšs de Lanvaux, en Pluvigner paroisse contenant de nombreuses mottes fĂ©odales se situe une Ă©norme motte nommĂ©e Coh Castel le vieux chĂąteau. En 1238, elle appartient au duc, puis vers 1250 Ă  l’abbaye de Lanvaux et vers 1283 Ă  la collĂ©giale de Saint-Michel. Le duc abandonnait-il cette importante place-forte Ă  des institutions ecclĂ©siastiques car il n’était pas sĂ»r de son droit ? Les Lanvaux le rĂ©clament peut-ĂȘtre encore en 1294 ? FLOQUET, op. cit., p. 375 le chĂąteau de Lanvaux est attestĂ© dĂšs 1138 ».[102] Locmalo, Lignol, Priziac, Ploerdut et LangoĂ«lan.[103] HALGOUET, La vicomtĂ© de Rohan..., op. cit., p. 35 il se situe sur un monticule au confluent de l’EllĂ© et de la petite riviĂšre du Pont-Rouge, Ă  moins de trois kilomĂštres au sud-est du Faouet. Periou, fils de BenoĂźt, comte de Cornouaille au XIe siĂšcle semble avoir donnĂ© son nom Ă  ce chĂąteau. Le chĂąteau de Cravial, en Lignol, au sud de GuĂ©menĂ©, s’abritait derriĂšre un coude du Scorff. Ces deux dĂ©pendances du KĂ©menet-GuĂ©gant donnaient Ă  ce fief une grande extension sur les paroisses de Locmalo, Lignol, Priziac, Ploerdut et LangoĂ«lan. FLOQUET, op. cit., p. 86 la premiĂšre motte de GuĂ©mĂ©nĂ© Ă©tait surmontĂ©e d’un donjon carrĂ© en bois, construit au dĂ©but du XIe siĂšcle par Guingant, neveu du comte de Cornouaille. Au XIIe siĂšcle, le chĂąteau fut remaniĂ© ».[104] FLOQUET, op. cit., p. 262 Cravial est connu dĂšs 1251 sur le coude du Scorff. PESNEL, op. cit., p. 205 Il est constituĂ© d’une motte de 30 mĂštres de diamĂštre Ă  la base et de 5 mĂštres de hauteur.[105] 730, ChemillĂ©, n° 3 ; Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1701, fr. 1545 ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 842 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1072.[106] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1705, fr. 1549 ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 884, copie.[107] Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 331, n° 405.[108] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1075, Blain.[109] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1703, fr. 1552, original sur parchemin ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1096-1097, Blain ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 351-354, n° 430.[110] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1090-1091, titre de Kercado, français.[111] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1687, n° 1, parchemin 22, 5 cm x 25 cm, mutilĂ©, deux sceaux sur double queue de parchemin, l’un de cire verte reprĂ©sentant l’écu de Dreux-Bretagne ; l’autre de cire brun du vicomte de Rohan, soit un cavalier armĂ© d’un Ă©cu et brandissant une Ă©pĂ©e, en contre-sceau l’écu au 7 macles des Rohan ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1084 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 344, n° 420.[112] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1085, Blain.[113] fonds du chĂąteau de Kerguehennec, 20 J 7 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1129-1131, grand sceau Ă©questre du duc, Blain ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 369-370, n° 446.[114] fonds du chĂąteau de Kerguehennec, 20 J 7, titres gĂ©nĂ©raux ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., p. 371, n° 447.[115] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1695, n° 1, parchemin, 25 cm x 21 cm, jadis scellĂ© sur une double queue de parchemin, en français, trĂšs lisible ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., n° 417 et Dom MORICE, pr., t. I, col. 1084-1085.[116] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1683, n° 1, reste 7 double queues de parchemin, français, 36, 5 cm x 30 cm ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1063.[117] HervĂ© de LĂ©on scella l’acte. Monsieur Olivier de Kergournadec’h scella l’acte pour Jeanne de Rohan. Au dos, sont prĂ©sents monsieur Alain de Rohan, monsieur Prigent de CoĂ«tivy, monsieur HervĂ© du Bois de La Roche, monsieur Thibaud de La FeuillĂ©e, monsieur Olivier de Kergournadech, monsieur Thomas de ChemillĂ©, monsieur Guillaume Le Noir, monsieur Geoffroy de Guernhapin, Salomon Nuz, Alain du Parc, Robert, son frĂšre, Alain Destuer, Geoffroy de Brehant, Perrot de Bodegat, Alain Benerven, Jean de QuercoĂ«t, Guillaumet de Borquetel, Guillaume de Kerexaudi ms. français 22325, extraits de cartulaire de Bretagne, anciennement des Blancs-Manteaux, n° 41, p. 803 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1087-1089, sceau de HervĂ© de LĂ©on lion rampant avec une bordure d’annelets ; sceau d’Olivier de Kergournadec’h Ă©chiquetĂ© et chargĂ© d’un lambelle de cinq piĂšces.[118] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1118-1120, Blain.[119] Voir arbre gĂ©nĂ©alogique.[120] Sceau d’Alain de Rohan un homme armĂ© Ă  cheval, Ă©pĂ©e en la main droite et Ă©cu en la gauche, chargĂ© de sept macles, cheval maclĂ©. Un autre sceau rompu oĂč un cavalier avec un Ă©cu chargĂ© de billettes et d’un cheval couvert de billettes Dom MORICE, pr., t. I, col. 1132-1133.[121] Sceau entier d’Alain en cavalier Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1702, fr. 1546, original scellĂ© ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 884, copie ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1133-1134, Blain.[122] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1135-1136, sceau du vicomte de Rohan Ă©questre et armĂ© et cinq sceaux Conen, Fresne, ChemillĂ© et Beaumanoir, français.[123] E 151, n° 7 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1134.[124] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1136, Blain ; Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1708, fr. 1552.[125] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1689, fr. 1533, original scellĂ© de 21 sceaux ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1136, d’aprĂšs Titres de Bain ».[126] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1705, fr. 1549 ; fonds français 22325, titres de Blain », p. 834 ; fonds du chĂąteau de Kerguehennec, 20 J 7 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1138 ; Cartulaire du Morbihan, op. cit., n° 449.[127] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1180 ; ANGOT A., GĂ©nĂ©alogies fĂ©odales mayennaises du XIe au XIIIe siĂšcle, Laval, 1942, p. 627.[128] fonds français 22325, titres de Blain », p. 834 ; Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, n° 1702, fr. 1546 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1181-1182, pris sur l’original au chĂąteau de Blain ».[129] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1695, n° 4 a, parchemin 19 cm x 11, 5 cm ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1201.[130] ms. français 22338, fol. 12 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1208-1209, Titre de Blain ».[131] Dom MORICE, pr., t. I, col. 1209-1211.[132] Bibl. munic. de Nantes, fonds Bizeul, 1683, n° 2, parchemin 49 cm x 23 cm, reste de trois double queues de parchemin dont l’un porte les armes de Bretagne ; ms. français 22325, p. 793 ; Dom MORICE, pr., t. I, col. 1214-1216, d’aprĂšs Titre de Blain ».[133] En juin 1258, le pape Alexandre IV fit savoir aux officiers de l’évĂȘchĂ© d’Avranches qu’Alain, vicomte de Rohan, chevalier, et ses alliĂ©s laĂŻcs des Ă©vĂȘchĂ©s de Saint-Brieuc, de TrĂ©guier et d’Avranches, pour avoir molestĂ© les religieux de l’abbaye de Beauport, sur la question des dĂźmes, excommuniait le vicomte et dĂ©cidait d’une sentence d’interdit sur ces biens H 38, abbaye de Beauport, titres gĂ©nĂ©raux ; t. IV, p. 150, n° CCXXXVII, abbaye de Beauport. Avis de dĂ©cĂšs de Monsieur Patrice BISCUOLM PubliĂ© le lundi 22 novembre 2021 M. Patrice BISCUOLM NĂ© le 26 juin 1959 DĂ©cĂ©dĂ© le dimanche 21 novembre 2021 Ă  l'Ăąge de 62 ans DomiciliĂ© Ă  Noisy-le-Grand Agence SAINT-MAUR-DES-FOSSES21 Avenue Emile Zola94100 Saint-Maur-des-FossĂ©sVotre conseillere 01 71 56 32 04 saintmaur VĂ©ronique BISCUOLM Son Ă©pouse, Laurence, Alexis et CĂ©lia Ses enfants, Madame Francine MOURAUT Sa belle-mĂšre, Ainsi que toute la famille Ont la grande tristesse de vous faire part du dĂ©cĂšs de Monsieur Patrice BISCUOLM survenu le dimanche 21 novembre 2021 Ă  l'Ăąge de 62 ans Une cĂ©rĂ©monie a eu lieu le lundi 29 novembre 2021 Ă  10h00CrĂ©matorium de Champigny sur Marne480 Avenue Maurice Thorez - 94500 Champigny-sur-MarneL'inhumation de l'urne a eu lieu le lundi 29 novembre 2021 Ă  15h00CimetiĂšre Nouveau de Noisy-le-Grandrue de l'universitĂ© - 93160 Noisy-le-GrandNi fleurs, ni couronnes Messages de condolĂ©ances Quand Joane avait envie dñ€ℱune glace ou dñ€ℱune crÃÂȘpe en famille, elle devait parcourir 5 km à vélo et du coup nñ€ℱy allait pas trÚs souvent. Mais cet été, cette maman du quartier de la Pie, à Saint-Maur Val-de-Marne, passe du temps attabléeñ€© à deux pas de chez elle. Le square des Rupins, situé le long de la Marne, est devenu son endroit préféré du quartier.

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